Archives expositions personnelles France
Archives expositions personnelles (T)
Extraits du texte de Hervé de Vaublanc, directeur de la programmation
Adepte du retournement de situations et de formes, Stéphane Thidet réunit dans sa proposition au Collège des Bernardins les éléments naturels qui ont servi à la construction du bâtiment - eau, bois, pierre -, qu’il met en scène spectaculairement : les troncs d’arbre acquièrent une légèreté aérienne, la surface de l’eau devient la surface « dessinable » d’une transmission éphémère. En inversant ainsi l’ordre des choses, l’artiste réinvente le réel et se connecte à l’imaginaire de chacun. Une manière peut-être d’inciter le visiteur à remettre en cause son environnement direct, de lui offrir la possibilité de se créer son propre monde, en dehors du monde… Comme une invitation au rêve et à la contemplation, Stéphane Thidet nous tend un miroir et nous invite à repenser la manière dont nous habitons notre maison commune.
Artiste inclassable et inattendu, Stéphane Thidet utilise dans son installation un matériau peu conventionnel, à la puissance symbolique très forte : l’eau. Cet élément, qui porte en soi des valeurs profondes et communes dans une dimension sacrée, est étroitement lié à la renaissance et à la régénération. Si Stéphane Thidet a choisi cet élément, c’est aussi pour l’ambivalence qu’il revêt : l’eau peut être fontaine, source, rivière, fleuve, torrent, mer… L’eau peut faire naître et engloutir, rafraîchir et suffoquer, elle évoque aussi bien la vie que la mort, le renouveau que la destruction. Elle est aussi devenue au XXIe siècle un enjeu écologique et politique majeur. « L’eau est un élément particulièrement intéressant pour ce que je tente de mettre en jeu : il contient tous les paradoxes qui m’intéressent, notamment cette articulation de douceur, mais aussi ce caractère insaisissable. » (Stéphane Thidet)
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Gilles Aillaud
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Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.
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Stéphane Thidet, Esquisse préparatoire de Solitaire, 2016. Aquarelle et encre de chine sur papier. Courtesy Galerie Aline Vidal
Solitaire – Après le tangible, Texte de Gaël Charbeau, commissaire de l’exposition
Poursuivant ses réflexions sur la perception du temps et l’ »aura » des matériaux, Stéphane Thidet propose dans l’ancienne sacristie des Bernardins une spectaculaire métamorphose de l’espace. Solitaire est le prolongement de recherches qu’il a menées durant l’été 2015 à Ekaterinburg, pendant la Biennale industrielle de l’Oural. Il y cherchait un moyen de confronter sculpture et eau, en animant un volume pour qu’une partie de celui-ci vienne frôler, affleurer la surface liquide, pour produire comme un dessin éphémère, fait de délicates ondulations. Lorsque je l’ai invité à imaginer une œuvre pour l’ancienne sacristie, je savais qu’il prendrait le temps et la mesure, le pouls nécessaire à la confrontation avec un lieu si particulier : l’installation qu’il nous propose est le fruit de ce dialogue de plusieurs mois entre un espace et tous les fantasmes qui peuvent l’habiter.
Exposition du 1er avril au 10 juillet 2016. Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy – 75005 Paris. Tél. : +33 (0)1 53 10 74 44, Ouverture du lundi au samedi de 10h à 18h, dimanche et jours fériés de 14h à 18h. Entrée libre.
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2016. Tous droits réservés
Stéphane Thidet, Sans titre (La Faux), 2015. Eau, faux, moteur, câble. Biennale d’Ekatarinenburg.
Courtesy Galerie Aline Vidal
Stéphane Thidet n’est pas un producteur en série, ses créations sont le plus souvent des expériences uniques, ce que j’appellerais des « situations construites » faites de quelques matériaux, qui condenseraient des récits et des expériences esthétiques. Elle appellent un prolongement, une poursuite dans les méandres de notre propre imaginaire et parfois, une implication physique. Lorsqu’il parvient à faire introduire pendant plusieurs semaines une meute de six loups dans le parc du Château des Ducs de Bretagne (La Meute, 2006), quand il accumule deux tonnes de confettis noirs (Sans titre [Le Terril], 2008), ou quand il collabore avec un orchestre symphonique pendant la Nuit Blanche pour ralentir de quatre fois l’exécution de La Mort d’Ase (L’orchestre [… et la mort attendra], 2013), Stéphane Thidet choisit toujours de nous placer au bord d’une épreuve de la limite, qi’il observe à côté de nous. Il fait partie de ces artistes qui peuvent, en quelques déplacements, faire glisser une situation réelle vers un horizon étrange, celui qu’on entrevoit peut-être dans les rêves ou qui se cache derrière la façade du tangible.
Solitaire est une œuvre en plusieurs couches : c’est pendant la nuit, le bord d’un lac ou d’un étang, qui surgraient dans une ancienne abbaye. C’est une machine à dessiner sur l’eau. C’est un cycle, une chorégraphie, une vision et un temps manifeste. C’est aussi – quand on croit se rassurer de vouloir toujours tout expliquer – une forme qui reste mystérieuse qui rappelle que nous n’avons jamais qu’une intuition du monde visible.