L’art qui dialogue avec l’environnement

Cosmos

La Lune en Parachute, Epinal

04.03 - 23.04.2023

Communiqué de presse

L’exposition collective Cosmos présentée à la Lune en Parachute interroge l’espace céleste. Jusqu’à quel point pourra-t-on repousser les limites de l’univers connu ? Quelle est la matière qui compose le cosmos ? Les mystères qui entourent l’univers cosmique font naître une multitude de projections. Comment les artistes s’emparent-ils. elles de ce sujet ? Quand certain.es soulèvent des questions scientifiques, d’autres abordent des enjeux plus politiques – comme la pollution lumineuse, les fake news, les nouvelles frontières de l’espace. Avec poésie, cette exposition témoigne de la fascination que chacun ressent pour le cosmos et les récits qu’il fait naître.

La proposition a été possible grâce aux 3 FRAC du Grand Est qui ont ouvert leurs collections avec les oeuvres de Benoît Billotte, Ann Craven, Gintaras Didziapetris, Julien Discrit, Nancy Holt, Tom Ireland, Ann Veronica Janssens, Marie Lienhard, Philippe Mayaux, Jiro Nakayama, Pratchaya Phinthong, Joëlle Tuerlinckx, des artistes invité.es Morgane Britscher, François Martig et Armelle Tulunda, auxquelles s’ajoutent des prêts de pièces de la collection de minéraux du Planétarium d’Épinal.

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Marika Prévosto

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Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.

Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…

Le partenariat avec le Planétarium d’Épinal permet d’introduire un véritable élément du ciel dans l’exposition Cosmos, un fragment de pierre de lune, typique de la surface de notre satellite. Les parties blanches sont riches en anorthite, minéral principal de la surface lunaire. Les parties plus foncées sont des fragments de lave basaltique qui s’est épanchée lors de l’impact entre un astéroïde et la Lune. Ce morceau a été séparé et éjecté au moment du choc pour ensuite tomber sur Terre dans le désert du Sahara. On recense à ce jour près de 160 météorites lunaires sur Terre. On conserve également de 120 à 150 météorites martiennes et quelques fragments encore plus rares : les météorites en provenance de Mercure.
Lorsqu’un objet céleste entre en contact avec l’atmosphère terrestre, on le qualifie de météoroïde. Le météoroïde peut être de l’ordre du millimètre, de la poussière, ou plus gros ; il s’agit alors d’une météorite. La plus grosse météorite du monde a été évaluée à près de 70 tonnes à son arrivée sur Terre, en Namibie, il y a environ 80 000 ans. L’âge des météorites, que l’on détermine grâce à la radioactivité naturelle, est en général compris entre 4,40 et 4,56 milliards d’années. La majorité des météorites sont des fragments d’astéroïdes, des planètes mineures, provenant de la collision de deux astres. A ce jour, on compte près de 68 000 météorites répertoriées et certifiées par la Meteoritical Society. Ce nombre augmente environ de 1500 chaque année. Une sélection de météorites du planétarium est visible dans l’exposition.

Quelques propositions des artistes invités dans l’exposition Cosmos

Benoît Billotte
A quoi ressemblerait la planète Terre si elle était creuse et renfermait en son centre des nuages, des montagnes et peut-être même des êtres vivants ? Cette question est inspirée de théories scientifiques développées de l’Antiquité à la première moitié du 20e siècle. On peut penser au célèbre roman de Jules Verne publié en 1864, Voyage au centre de la terre. En déconstruisant les représentations ethno-centrées, ce planisphère circulaire déplace les frontières, perturbe nos repères dans l’espace. L’artiste laisse imaginer ce qui pourrait exister au-delà des frontières de ce que nous voyons et connaissons.

Morgane Britscher
« Nuits noires est née du souvenir d’avoir souvent entendu quand j’étais petite : ah ! tu es née la même année que Tchernobyl. Enfant je ne savais pas de quoi on me parlait mais j’acquiesçais... En grandissant j’ai cherché, lu et compris. Puis les années ont passé et d’autres catastrophes sont venues s’ajouter à nos mémoires. » L’artiste a recensé huit catastrophes écologiques causées par l’activité humaine, entre autres les accidents nucléaires de Tchernobyl et Fukushima, les bombes d’Hiroshima et Nagasaki, l’explosion dans le port de Beyrouth. Elle a recherché la carte exacte du ciel au moment des différents événements pointés et l’a reproduite : chaque trou percé dans le papier représente une étoile. Nuits noires met en exergue notre impact écologique et met en exergue le caractère fragile et éphémère de la vie.

Ann Craven
Depuis 1995, Ann Craven a peint près de quatre cent fois la lune, l’un de ses sujets principaux avec la faune et la flore. Cette façon de répéter inlassablement le même motif traduit la rigueur presque obsessionnelle de son travail. Dans cette série, le halo lumineux varie très légèrement en fonction de son aspect à la date et au moment où il a été peint. L’artiste n’est pas sans connaître la puissance symbolique de la lune. Tantôt évocateur de la rêverie nocturne, l’astre lunaire peut aussi symboliser la mélancolie, le changement, l’amour ou la mort.

Gintaras Didziapetris
L’installation de l’artiste, né dans un pays de l’ex-URSS, illustre les enjeux géopolitiques de la conquête de l’espace. Son titre évoque l’ère spatiale, il reprend le nom du premier engin placé en orbite autour de la Terre par les Russes en 1957. Il confronte un projecteur de diapositives russe et une image de la planète Terre prise par l’équipage américain d’Apollo 17. Afin de renforcer la polarité entre les puissances russe et américaine, l’artiste a choisi un projecteur datant de 1972, l’année même à laquelle a été prise cette photographie de la Terre. Cette installation convoque la période historique de la Guerre Froide (1945-1989) pour soulever des réflexions sur la conquête de ce bien commun qu’est l’espace.

Julien Discrit
L’installation de Julien Discrit invite à un voyage dans l’espace et dans le temps. Les visiteurs sont accueillis par le bruit des ondes émises par les sondes Voyager, envoyées en 1977 par l’agence spatiale américaine (NASA). Ils pénètrent ensuite sur un sol doré pour écouter les sons et morceaux du Disque d’or, la compilation embarquée à bord de ces sondes. Destinée à faire découvrir notre civilisation à d’éventuels extraterrestres, elle comprenait des morceaux de Jean-Sébastien Bach, Chuck Berry, Louis Armstrong, des chants de populations aborigènes d’Australie, d’Indiens Navajo, une chanson de mariage du Pérou… Avec subtilité, cette installation nous amène à nous questionner sur notre vision occidentalo-centrée de la culture de l’humanité et anthropocentrique de l’univers.

Nancy Holt
Etant l’une des pionnières du Land Art, l’artiste installe en 1972 quatre cylindres en béton dans le désert de l’Utah aux États-Unis, et les oriente en fonction de la position du soleil durant les solstices d’été et d’hiver. À ces dates, les levers et couchers de soleil sont visibles dans l’axe des buses. Chaque tunnel est percé de trous, dessinant les motifs de quatre constellations : le Dragon, Persée, la Colombe et le Capricorne. Les diamètres des trous varient suivant la magnitude des étoiles représentées. Ces trous laissent pénétrer la lumière dans les tunnels et les points lumineux reproduisent les constellations. L’installation de Nancy Holt joue avec les éléments naturels et les lois physiques pour créer une oeuvre épisodique et poétique.

Marie Lienhard
Évoquant le ballet cosmique des planètes, quatre ballons d’hélium se déplacent doucement autour de leur axe en suivant les mouvements d’air. Simplement retenus au sol par des tiges de carbone, des fils et un poids, ils semblent flotter dans l’espace. L’artiste a trouvé le point d’équilibre parfait pour que ni les ballons ni le poids ne s’envolent ou ne tombent. « Ce qui est étonnant c’est qu’on ait un mélange de la plus grande légèreté qu’on connaisse sur terre, l’hélium, et le carbone qui est très dense. Les deux opposés se maintiennent dans un équilibre délicat […] Je découvre ces lois à travers ma pratique, en essayant, en ouvrant les frontières entre le possible et l’impossible » (2022, Entretien filmé du Frac Alsace).

Ann Veronica Janssens
Ann Veronica Janssens est une artiste contemporaine née en Grande-Bretagne, elle vit et travaille en Belgique. Son medium principal est, en un sens, la perception des spectateursen jouant sur la couleur et la lumière. Son installation in situ poétique, composée de paillettes bleues répandues au sol, joue avec l’espace et sa luminosité. Les publics sont invités à déambuler autour pour observer les variations de teintes et la façon dont elle renvoie la lumière. Tel un ciel étoilé ou de l’eau miroitante, les paillettes bleues scintillent différemment en fonction de l’intensité lumineuse. « L’architecture, l’espace, la question de la matière, de la lumière sont des paramètres très importants dans mon travail, de même pour la mobilité [...] on est toujours dans le mouvement, dans quelque chose d’insaisissable » (Ann Veronica Janssens, 2020).

Philippe Mayaux
Que cherche à transmettre Philippe Mayaux en représentant la Lune ? L’aspect noble du médium utilisé, la grandeur du sujet et la précision de la facture contrastent avec le côté risible du titre « Un des astres de nuit ». Jouant sur les mots, l’artiste associe cette huile sur toile à un désastre de nuit, une calamité, un échec. Avec humour, il souligne sa méfiance pour le « Grand Art » et le « Sérieux », et se place dans la lignée d’artistes comme Marcel Duchamp ou Francis Picabia. « Moi, je m’intéresse au rire, il est plus psychologique, plus libre, contre l’automatisme. […] Le rire humanise, il est la preuve de l’humanité (Philippe Mayaux, avant 2007, Entretien avec D. Ottinger)

Armelle Tulunda
Armelle Tulunda réalise des oeuvres dans le champ de la photographie et de l’image au sens large, par production directe mais aussi par appropriation d’images extraites d’ouvrages ou de sites internet de vulgarisation scientifique. Les oeuvres exposées proposent des impressions diverses du ciel. Il s’agit parfois d’un souvenir avec les cartes célestes ou encore du mystère que provoquent les images brouillées et la sonorité de l’espace retravaillé dans la vidéo In Time. L’éclairage artificiel étouffe notre regard, la voûte céleste, de moins en moins obscure la nuit, questionne l’artiste et ses possibilités d’observation. Son travail allie données scientifiques et interventions artistiques pour traduire la subjectivité de notre façon d’observer le ciel.

Exposition réalisée en partenariat avec le 49 nord 6 est Frac Lorraine

Exposition du 04 mars au 23 avril 2023. Vernissage le vendredi 3 mars à partir de 19h. Association La lune en parachute, La plomberie, 46b rue Saint-Michel - 88000 Epinal. Tél. : +33 (0)3 29 35 04 64 et 06 25 18 89 01. Entrée libre du mercredi au vendredi de 13h00 à 18h00, samedi et dimanche de 14h00 à 18h00.