L’art qui dialogue avec l’environnement

Anne Marie Maes, Alchimia Nova

La Kunsthalle, Mulhouse

17.02 - 30.04.2023

Communiqué de presse

La Kunsthalle Mulhouse accueille Alchimia Nova, une exposition de l’artiste belge Anne Marie Maes, du 17 février au 30 avril 2023. Depuis plus de 15 ans, celle-ci pose un regard non anthropocentrique sur le monde, orientant sa recherche sur la relation symbiotique entre l’ensemble des micro-organismes vivants tels les plantes, bactéries et champignons. Alchimia Nova est une exposition vivante et évolutive composée par l’artiste à partir de nouvelles expérimentations et d’oeuvres existantes, toutes inspirées par le rythme, l’énergie, la beauté et l’inventivité de la nature.

« En utilisant le terme d’Alchimia Nova comme titre de l’exposition, je suggère que mon travail s’appuie sur les associations historiques et symboliques de l’alchimie pour faire référence à l’idée de transformation et de poursuite de la connaissance. Le terme « nova » fait référence au contexte contemporain de l’exposition et à sa pertinence pour les pratiques artistiques contemporaines. » Anne Marie Maes

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Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.

Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…

Pour son projet mulhousien, Anne Marie Maes a poursuivi ses investigations dans le cadre d’une résidence de recherche autour des micro-organismes comme médiums de création et plus particulièrement à ceux que lui offrent les terres alsaciennes. Elle a travaillé pour créer des oeuvres inédites en collaboration avec Pierre Fechter et son équipe de microbiologistes du CNRS – Université de Strasbourg, en provoquant un autre regard sur les bactéries, sujet d’étude du laboratoire. L’artiste a rencontré les chercheurs, ils ont partagé des connaissances, des outils et se sont révélé des objectifs et des méthodes de travail, exploré de nouvelles pistes. Par exemple, Anne Marie Maé s’intéresse aux bactéries qui produisent des pigments colorés, pour les utiliser dans ses oeuvres d’art. En s’intéressant à ces bactéries, Pierre Fechter s’est aperçu que certains de ces pigments colorés ont une autre fonction : ce sont également des antibiotiques, précisément l’objet de ses recherches, ouvrant donc de nouvelles pistes scientifiques. Chacun peut donc aider dans ou stimuler le travail de l’autre et une collaboration désormais réellement commencer !

A ce binôme, s’est rattaché un groupe de cueilleurs, préleveurs qui ont eu pour mission de récolter les plantes, les organismes et les champignons qui ont servi de matière aux expériences et à la production des oeuvres de l’artiste. Se sont aussi impliqués les ambassadeurs [N.A!] Project de l’entreprise Solinest, qui ont participé à la fabrication de certaines œuvres en vue de l’exposition, celles-ci devant rejoindre la collection de l’entreprise à Brunstatt à l’issue de leur présentation à La Kunsthalle. Suite à ces nombreuses cueillettes, Anne Marie Maes a élaboré une palette de couleurs caractéristique de la région grâce aux pigments obtenus par extraction ou décoction de plantes sauvages, champignons et bactéries du sol.

« L’une des grandes lignes que je suis est la connexion avec la nature qui nous entoure. Ce lien est développé dans l’exposition en explorant la relation avec le sous-sol, comme le montre littéralement l’oeuvre Microbial Life. Les relations symbiotiques de la vie du sol (les micro-organismes) garantissent un sol sain dans lequel les plantes sauvages s’épanouissent. Les teintes et la saturation des pigments végétaux sont influencées par l’alchimie entre les éléments biotiques (organiques) et abiotiques (le pH du sol, la dureté de l’eau de pluie, les heures de pluie et d’ensoleillement) de l’écosystème. Mais les lichens, les plantes, les champignons et les bactéries sont aussi des conteurs d’histoires qui nous relient à notre environnement par leurs propriétés sensorielles : par leurs couleurs, leurs odeurs, leurs comportements mais aussi par les souvenirs qu’ils évoquent. J’essaie de réunir ces différents volets : le côté biologique et le côté ethnologique et social dans mon travail. » Anne Marie Maes

Un rocher couvert de lichen est présenté dans l’exposition comme œuvre d’art à part entière. Ainsi le présente l’artiste : « Les lichens sont une sorte d’organisme composite composé d’un champignon et d’une algue ou d’une cyanobactérie vivant en symbiose. En présentant ce « rocher de lichen », je fais une déclaration sur l’interconnexion de tous les êtres vivants, suggérant que tout est connecté et interdépendant, tout comme les différentes parties d’un lichen. »

Au coeur de l’exposition est installé le Lab for Form & Matter, oeuvre-laboratoire-atelier d’artiste, coeur battant de l’interaction avec les scientifiques et les publics. Cet espace de recherche sera activé par l’artiste lors de temps forts durant lesquels les visiteurs seront invités à participer à son projet en venant et revenant voir les oeuvres se transformer en l’espace de deux mois et demi. Des temps d’ateliers, présentations, débats rythmeront le projet qui ne fait sens, pour chacun de ceux qui l’ont voulu, que dans l’échange et la découverte de l’autre, ce que l’équipe de la Kunsthalle aime désigner comme des temps de fertilisations croisées.

Dans sa pratique, Anne Marie Maes développe un intérêt particulier pour la biotechnologie, les écosystèmes et les processus alchimiques. Sur le toit de son studio à Bruxelles, elle a créé un laboratoire en plein air et un jardin expérimental où elle étudie les organismes symbiotiques et les processus que la nature utilise pour créer des formes. Les projets à long terme “Bee Agency” et “Laboratory for Form and Matter” – dans lesquels elle mène des expérimentations avec des bactéries et des textiles vivants – fournissent un cadre qui a inspiré un large éventail d’installations, de sculptures, de photographies, d’objets et de performances – tous à l’intersection de l’art et de l’écologie.

« Anne Marie Maes est une artiste que l’on peut rattacher au genre art et science. Elle développe depuis de nombreuses années un travail qui s’appuie sur la recherche scientifique, la biologie, l’étude des micro-organismes d’une part, les sciences numériques et la passion du jardinage d’autre part. Dans son jardin à Bruxelles, elle cultive les plantes qui lui servent de matière première pour ses expérimentations, elle installe aussi les ruches qui lui permettent d’étudier le comportement des abeilles. C’est en les observant qu’elle trouve sa propre représentation du monde, celle qu’elle livre dans chacun de ses projets et qui, au fil du temps, s’étoffe de précisions et de beautés. » Sandrine Wymann, commissaire de l’exposition.

Elle ajoute : « Dans ses projets, Anne Marie Maes a aussi recours à des figures de style. La métaphore, par exemple la forme du tressage dont les entrelacs renvoient aux réseaux, lui permet de rendre compte de la complexité de ses observations. Ailleurs, l’accumulation lui sert à donner un effet de profusion par l’énumération de quantité de formes, de phénomènes, de processus ou de couleurs.
L’histoire qu’écrit Anne Marie Maes est celle d’un monde vivant en constante transformation. Elle use de ce principe dans l’élaboration de son propre travail et certaines de ses oeuvres sont entièrement basées sur des phénomènes d’évolution. Elles fermentent, poussent, se reproduisent, se décomposent… Il n’est pas rare de croiser dans ses expositions des distillations dans des alambics, des cultures bactériennes ou microbiennes dans des aquariums. Les organismes vivants sont en quelque sorte ses partenaires privilégiés, elle engage avec eux des collaborations multiples et renouvelées. »

Exposition du 17 février au 30 avril 2023. La Kunsthalle Mulhouse - Centre d'art contemporain La Fonderie, 16 rue de la Fonderie - 68000 Mulhouse. Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47. Ouverture du mercredi au vendredi de 12h à 18h, samedi et dimanche de 14h à 18h. Fermé les lundis et mardis et du 7 au 10 avril 2023. Entrée libre et gratuite.