Archives expositions personnelles France

Archives expositions personnelles (C)

L'exposition au Centre Pompidou, réalisée en étroite collaboration avec Christo, se concentre sur la période parisienne de Christo et de Jeanne-Claude, nés le même jour l'un en Bulgarie, l'autre au Maroc, Jeanne-Claude étant décédée en 2009. Elle évoque sept années passées par le couple à Paris entre 1958 et 1964, ainsi que l'histoire du projet Le Pont Neuf empaqueté, projet pour Paris développé entre 1975 et 1985.

Christo et Jeanne-Claude se rencontrent à Paris à l'âge de 23 ans, nés le même jour l'un en Bulgarie, l'autre au Maroc. Christo a fui la Bulgarie communiste via Prague, Vienne et Genève pour s'installer à Paris en mars 1958. Après sa formation à l'Académie des beaux-arts de Sofia, Christo dépasse les disciplines classiques et met en place son langage artistique  : travail en relief des surfaces, empilement, empaquetage, et autres essais (vitrines occultées). Il empaquette de petits objets, boîtes et bouteilles avec du tissu rigidifié à la laque, puis des éléments de mobilier et des barils, empilés sous forme de colonnes ou d'accumulations. Il utilise du papier, parfois du tissu, auquel il donne un aspect accidenté par des froissages, des plis, auxquels il ajoute du sable ou de la poussière pour leur donner un aspect misérabiliste. Il associe des textures variées, jouant sur les matières et les couleurs. Cela constituera son «  inventaire  », en réponse aux recherches picturales parisiennes de l'époque. En 1960, il découvre le polystyrène, plastique transparent qu'il utilise pour l'empaquetage de statues et de modèles vivants.

Christo, Mastaba multicolore constitué de 7 506 bidons de métal en forme de trapèze flottant sur le lac des Kensington Gardens à Londres à l'été 2018

“Il n'a pas de message”, précisait Christo lors de sa dernière installation, le Mastaba en forme de trapèze flottant sur le lac des Kensington Gardens à Londres à l'été 2018. “Je fais des choses qui n'ont pas d'autre fonction que de faire plaisir, de stimuler les sens.” Concernant ce premier et dernier projet concrétisé au Royaume-Uni, il évoque simplement une sorte d'escalier vers le ciel. Le mastaba est une sculpture antique que l'on retrouve en Egypte et en Mésopotamie. Sa dernière œuvre en projet est également un Mastaba, en gestation depuis 1977 dans l'émirat d'Abu Dhabi. Elle devrait être constituée de 410 000 barils pour le pétrole, et installée à 160 km au sud de la ville éponyme, près de l'oasis de Liwa. Elle sera la première œuvre pérenne des artistes.

Lors de chacune de ses installations – ou empaquetages, au Reichstag de Berlin qui a attiré  plus de 5 millions de visiteurs en deux semaines en juin 1995 et au Pont-Neuf à Paris qui en a vu se déplacer 2 millions – Christo précise  : “Marchez autour, regardez-la, je ne peux rien dire d'autre.”

Bien qu'ayant participé en 1962 à l'exposition new-yorkaise «  News Realists  » à la galerie Sidney James aux côtés d'Andy Wharol, et lié une amitié avec certains membres du mouvement «  Nouveaux réalistes  » fondé par Pierre Restany en 1960, Christo se démarque de tous ces courants. Avant de s'établir à New York en 1964 avec Jeanne-Claude, il débute une nouvelle recherche avec la série des Store Fronts  : des vitrines de magasins reconstituées, occultées de l'intérieur avec du papier ou du tissu. Ce travail confirme l'intérêt de l'artiste pour la dimension architecturale, développée ensuite avec sa complice artistique pour la réalisation de projets urbains en extérieur.

Cette exposition au Centre Pompidou réunit un ensemble d'oeuvres d'atelier, méconnues du grand public, tels les Cratères, peintures matiéristes influencées par Jean Dubuffet, les Surfaces d'Empaquetage, les Boîtes, et les toutes premières Vitrines et Store Fronts.

De gauche à droite :
Christo, Empaquetage sur une table, 1961, tissu, ficelle, cordeau, laque et objets divers sur guéridon, 134,5 x 43,5 x 44,5 cm

Christo, empaquetage de la statue Le Printemps de Paul Niclausse sur l'esplanade du Trocadéro, Paris, 14 février 1964

Christo et Jeanne-Claude, The Pont-Neuf Wrapped (Le Pont-Neuf empaqueté) Paris, 1975-1985. Photo  : Wolfgang Volz ©  1985 Christo

La seconde partie de l'exposition est dédiée au projet d'empaquetage du Pont-Neuf, matérialisé en 1985, qui a marqué la mémoire collective des Parisiens et donné lieu au film documentaire des frères Maysles projeté au Centre Pompidou. En choisissant le Pont-Neuf comme sujet de projet d'empaquetage, le couple a souhaité renouveler – sur la durée très brève du 22 septembre au 6 octobre 1985 – la perception artistique de ce pont, auparavant célébré par Turner, Renoir, Brassaï, Pissaro et d'autres. Le projet a nécessité un dispositif technique et humain colossal, sans compter les dix années de négociation avec les politiques et les riverains. En effet, l'empaquetage du Pont-Neuf avec de la toile polyamide couleur «  pierre calcaire dorée  », recouvrait les côtés et les voûtes des 12 arches du pont, les parapets, les bordures et trottoirs accessibles au public, les 44 lampadaires, les parois verticales du terre-plein de la pointe occidentale de l'Île de la Cité et l'Esplanade du Vert-Galant.

Les œuvres de Christo et Jeanne-Claude, temporaires – et non éphémères - comme ils les qualifiaient, ont toujours engagé un dialogue entre l'architecture et l'art, ou entre l'art et l'espace. Ils ont sans cesse sollicité les autorités publiques, les industriels, les habitants pour aboutir à la concrétisation de leurs projets spectaculaires, autofinancés par la vente de leurs dessins et collages, et accessibles à tous gratuitement. L'exposition Christo et Jeanne-Claude, Paris  ! retrace le caractère fondateur des années parisiennes fondatrices pour le couple du développement ultérieur de leur œuvre commune. Une ultime exposition qu'aucun des deux n'aura le bonheur de visiter.

Commissaire de l'exposition au Centre Pompidou : Sophie Duplaix

Christo et Jeanne-Claude, Paris !

Centre Pompidou, Paris

01.07 - 19.10.2020

 

 

 

 

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Communiqué de presse

Christo est décédé à New York le 31 mai à l'âge de 84 ans. L'exposition au Centre Pompidou de «  l'enchanteur dont l'oeuvre exceptionnelle était essentielle à l'histoire de l'art de notre temps  », selon les dirigeants du Musée, - ouverture attendue le 18 mars, premier jour du confinement en France – est confirmée le 1er juillet prochain.

Chisto allait enfin bientôt réaliser l'un de ses tous premiers projets pour l'espace public, celui de l'empaquetage de l'Arc de Triomphe, imaginé en 1961 avec sa femme Jeanne-Claude rencontrée trois ans plus tôt à Paris. Louant alors une chambre de bonne près du monument, il réalise plusieurs études, dont en 1962, un photomontage de l'Arc de Triomphe empaqueté, vu depuis l'avenue Foch, puis d'autres études dans les années 1970-1980. Soixante ans plus tard, ce projet programmé désormais avec une installation à partir du 15 juillet, visible du 18 septembre au 3 octobre 2021, avec le concours du Centre Pompidou et du Centre des monuments nationaux, nécessitera l'emploi de 25 000 m² de tissu recyclable en polypropylène argent bleuté et de 7 000 mètres de corde rouge. Le chantier, dont le maître d'oeuvre sera les Charpentiers de Paris, est déjà entièrement autofinancé. Ceci grâce à la vente d'études préparatoires, dessins, collages, maquettes, oeuvres des années 60 et lithographies. Il ne bénéficiera d'aucun financement public ou privé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

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À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…