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Communiqué de presse


Samuel Rousseau invente des formes à partir de matériaux divers  et explore leur capacité à éveiller les sens, utilisant à cet effet la technologie avec une précision toute horlogère tout en la dissimulant autant que possible pour mettre en avant la force et la présence de l’image produite.


Mots clés pour situer la démarche actuelle de Samuel Rousseau : question du temps mort dans un temps en boucle / détonateur de réalité / narration cyclique et en boucle se retrouvant pourtant dans une justesse temporelle / pouvoir hypnotique / boucles invisibles / multiboucles temporelles…


Des installations sur les deux niveaux des 500 m² du centre d’art, pour la plupart inédites, inaugurent l’exposition de Samuel Rousseau, plasticien magicien de la vidéo, au Creux de l’Enfer. Dès le rez-de-chaussée, une construction magistrale et palettisée, théâtre animé de silhouettes colorées, emporte le visiteur dans ue traversée de la scène qui se retourne en coulisses d’un décor précaire. Au fil de la vie, chacun n’est-il pas acteur / spectateur dans la rue ou de sa fenêtre, consommateur d’images anthropophages, corps rôdant  de Samuel Beckett vu et voyant dans les écartsa d’une architecture planche-écran.


Propos  de Samuel Rousseau concernant  son projet « Brave Old New World » (2011)


« Aujourd’hui, on fabrique des gares et des aéroports comme hier, on construisait des cathédrales et des châteaux. La première vision que l’on a de Paris, c’et l’aéroport Charles de Gaulle ! La première que l’on a de New York, ce sont les buildings aux silhouettes fantastiques, presque fantasmagoriques ! Il y a quelques mois, je me suis mis à sillonner les rues de New York pour prendre des photographies. Avec ce matériel, je vais réaliser une œuvre qui sera à la fois un portrait de New York, un e vision de la ville et un autoportrait.

Comme dans mes pièces précédentes (Plastikcity, Montagnes d’incertitude), j’y interroge l’humain dans son individualité et la manière dont il peut réussir à vivre dans une société qui tend de plus en plus à la standardisation des individus. J’appelle cela le « Syndrome de la salle d’attente » : la ville est tellement faite pour tout le monde qu’elle n’est en réalité faite pour personne ! Comme la fourmilière, la ville peut être considérée à plusieurs niveaux : au niveau micro comme une somme d’individus, et au niveau macro, comme une entité vivante. C’est une vision de la ville à la fois fascinante et inquiétante ! »


Extrait du propos de Frédéric Bouglé, directeur du Creux de l’Enfer
lors d’un entretien avec l’artiste


« Chaque nouvelle création vidéo, comme Un monde-machine mis en abîme, anticipe d’un pas supplémentaire un avenir monde irrévocable. Sous l’image d’une sorte de rotorelief kaléidoscopique, l’œuvre exalte un univers exclusif dont la production matérielle valide l’unique finalité humaine. Le monde entier, devenu une seule ville géante, est un complexe industriel en mouvement perpétuel, une giration mécanisée. Sa condition, tels les cylindres positionnés en cercle d’un vieux moteur d’avion, entraîne un mouvement rectiligne alternatif de pistons architectoniques, régulé sur un cycle rotatoire visuel et sonore. Gratte-ciel et manufactures s’étirent et se retirent s’érigent et s’affaissent sur un tempo régulier. De hautes cheminées d’usines exhalent des bouffées de nuages blancs et colorés, comme si en arrière-plan une entité invisible tirait inlassablement sur ses pipeaux de briques, justifiant s’il en faut toute l’activité de son système. Ni petits bonshommes ni ombres mouvantes pour aller au charbon ou habiter la machine. Il en résulte une narration simple, en boucle, assez déconcertante, absurde et prenante, et qui suffit à la raison humaine pour valider toute l’horlogerie. C’est vrai que l’existence sociale, l’intérêt général, répondent à l’urgence économique et à ses techniques. Ce mobile urbaain et architectural n’a d’autre mobile que son propre fonctionnement : pas d’incantation universelle pour unr époque nouvelle, pas d’oraison pour un ton plus sensible de l’existence, pas d’aspiration commune immatérielle. Le principe est là, obnubilant et fascinant . Un moteur à combustion interne cherche-t-il  à trouver un sens à son mouvement ? Accaparé entre un devoir de production qui répond avec peine à la demande et ses rejets de gaz en volutes symétriques, pourquoi ce monde-machine chercherait-il à se reproduire autrement ? Tournant dans son propre vide, l’œuvre dégage la poésie mystérieuse de sa force tournante. »
















































































 







Exposition du 3 octobre 2012 au 3 février 2013. Le Creux de l’Enfer , 85 avenue Joseph Claussat - 63300 Thiers. Tél.: +33 (0)4 73 80 26 56. Entrée libre tous les jours sauf le mardi de 13h à 18h.

Samuel Rousseau, Brave Old New World, 2011. Projection de 4 mn, bois @ Samuel Rousseau, 2011. Samuel Rousseau, Un monde machine mis en abîme, Le Creux de l’Enfer, Thiers

Samuel Rousseau, Brave Old New World, 2011. Projection de 4 mn, bois @ Samuel Rousseau, 2011.

© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2012. Tous droits réservés

  Samuel Rousseau, Un monde machine mis en abîme
  Le Creux de l’Enfer, Thiers
  03.10.2012 - 03.02.2013