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Communiqué de presse
Pour sa deuxième collaboration avec la Fondation Salomon, Samuel Rousseau inaugure l’espace du manège du Haras d’Annecy situé au centre-ville. Il présente des installations vidéos monumentales, dont une grande partie créée in situ, spécifiquement pour l’exposition.
L’oeuvre de Samuel Rousseau amène le visiteur à s’interroger sur le monde actuel. Un monde surmédiatisé, dans lequel les Hommes se pressent et se croisent sans un regard. Il questionne également la place de l’artiste et sa liberté dans la société contemporaine. Si la vidéo est le support de prédilection de Samuel Rousseau, son large spectre expérimental en fait un artiste inclassable. Grâce à l’usage subtil de technologies numériques les plus pointues, il brouille les frontières entre réel et virtuel pour plonger le visiteur dans un univers lyrique.
Cette exposition est la plus importante jamais réalisée par l’artiste.
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Des installations gigantesques ou labyrinthique, qui immergent totalement le spectateur dans l’oeuvre, aux projections vidéo sur différents supports - comme le tissu, les palettes de transports routiers ou un tronc d’arbre - l’artiste joue des contradictions et des normes pour perturber les habitudes perceptives du visiteur. De ces collisions et contrastes émergent une poésie et un esthétisme singuliers.
Dès son entrée dans l’exposition, le visiteur est immédiatement happé par la première oeuvre de Samuel Rousseau (Trafik, 2015). L’installation est conçue comme un parcours labyrinthique, composé de quelques cent cinquante palettes de transport, élevant de hauts murs sur lesquels sont projetées des vidéos d’usagers sortant d’une bouche du métro new-yorkais. Perdu dans ce dédale bruyant de vidéos, dans l’animation constante des passants pressés, le visiteur peut ressentir l’immersion brutale et oppressante des grandes mégalopoles.
C’est en sortant de l’installation que le vaste espace du Manège se révèle et présente douze oeuvres monumentales de l’artiste. Au centre de la pièce, deux projections en boucle sur bas- relief approfondissent la thématique des grandes villes. La première (L’Enfer, 2015) donne à voir les méandres des parcours autoroutiers en métropoles. La deuxième (Brave Old New World, 2011), nominée au Prix Marcel Duchamp en 2011, représente la ville de New York, transformée par un effet de symétrie en machine bruyante, fumante et mouvante. C’est dans ce milieu urbain hostile que l’être humain trouve sa place. Samuel Rousseau le manifeste par la sculpture (L’Homme qui se construit, 2015). Passionné par les nouvelles technologies, l’artiste expérimente dans cette oeuvre l’impression 3D pour modeler la charpente en travaux de son personnage.
Pendant ce temps, au mur, des encyclopédies anciennes se vident de leurs lettres (La Perte de mémoire, 2015), des journaux internationaux roulés en boule provoquent des explosions de lettres (Les Soubresauts du monde, 2015) et dans le fond de la pièce le visiteur accède à une installation de livres brûlés disposés en cercle au sol (Autodafé perpétuel, 2015). Au centre du cercle s’élèvent des toiles blanches sur lesquelles sont projetées des lettres mouvantes comme les flammes d’un autodafé. Ces oeuvres sont conçues par l’artiste en réaction à l’actualité mondiale de ces derniers mois, on peut penser notamment aux attentats contre le patrimoine archéologique et à ceux contre la liberté d’expression.
En poursuivant sa déambulation, le visiteur franchit un rideau sur lequel est projetée l’incinération d’un crâne humain, rougeoyante vanité qui rappelle que la mort rend futile toutes ces problématiques terrestres. La traversée de cette oeuvre rappelle le rite de passage entre l’existence terrestre et l’éternité dans l’Antiquité, qui nécessitait de naviguer sur le fleuve Achéron dans la barque de Charon. L’image projetée symbolise ainsi le fleuve, et le tissu qui nous frôle le passeur.
C’est par la Nature que la sérénité et l’optimisme peuvent revenir. C’est ce que suggère la dernière salle de l’exposition. Deux oeuvres sont présentées face à face. La première est une projection vidéo sur la coupe d’un tronc d’arbre, qui rend visibles les multiples anneaux de croissance, comme autant d’années de vie. Sur cette coupe est projetée une image des modulations circulaires de l’eau perturbée par la chute d’une goutte en son centre. La juxtaposition de ces deux images les entremêle, créant une nouvelle image poétique (L’Onde de vie, 2015).
En face de cette oeuvre, un large espace est aménagé permettant au visiteur de prendre le temps d’apprécier la dernière installation, (L’Arbre et son ombre, 2015). Un arbre mort prend vie par la projection vidéo sur son ombre portée. Du bourgeonnement à la perte des feuilles les cycles de la vie de l’arbre se suivent et se ressemblent, apportant apaisement et réconfort au visiteur.
La vie suit son cours…
02.07 - 27.09.2015
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2015. Tous droits réservés
Exposition du 2 juillet au 27 septembre 2015. Manège du Haras d’Annecy, Entrée rue Guillaume Fichet - 74000 Annecy. Ouverture du mercredi au dimanche de 14h à 19h.