Philippe Durand, Dehors Genêts Dedans

Galerie Laurent Godin, Paris

06.11 - 21.12.2019

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Communiqué de presse

Dans sa nouvelle exposition personnelle à la galerie Laurent Godin, Philippe Durand, avec Dehors Genêts Dedans, présente trois formes d’expérimentations différentes dans le domaine de la photographie.

En ce domaine, si la double exposition d’un négatif relève généralement de l’accident, elle est chez Philippe Durand un objet de recherches et d’expériences. Dans une série précédente prenant pour sujet le quartier de Ménilmontant à Paris, les déambulations parisiennes de l’artiste étaient devenues sujets photographiques. Avec la prise l’une à la suite de l’autre et dans un temps rapproché de deux images superposées sur la même pellicule, Ménilmontant jouait d'images complexes associant la lumière, la transparence et la composition.

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Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.

Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…

Dehors

Dans ce nouvel ensemble présenté chez Laurent Godin, Philippe Durand pousse l’expérimentation précédente plus loin, en réalisant cette fois non seulement une triple exposition, mais aussi un travail sur la chromie avec l’utilisation de filtres de couleur en verre placés devant l’objectif de l’appareil. Il multiplie l’enregistrement d’informations lors de la prise de vue, qu’il amplifie en quelque sorte, alors qu'en même temps il soustrait par l’utilisation des filtres et en ne conservant que trois couleurs, « RVB », Rouge, Vert, Bleu, la sainte trichromie. S’érigent alors, par un procédé expérimental d’augmentation-soustraction et selon le principe de la synthèse additive des couleurs, des compositions aux nuances inédites et à la dimension quasi-psychédélique…

Philippe Durand brouille les pistes, s’éloigne du lieu de prise de vue pour nous inviter à explorer ses photographies, à traverser les couleurs et les différentes impressions qu’a subi la pellicule. Son langage photographique se déploie dans le paysage urbain : phares de voitures, gentes, passages piétons, enseignes, roues de scooters, toutes sortes d’éléments urbains avec pêle-mêle des sujets végétaux ou floraux dans des compositions aux cadrages désaxés, géométriques, superposés. Philippe Durand n'ébauche pas un portrait de Paris, plutôt celui « d’une » ville et de son propre rapport à la déambulation… Creuser dans ses photos, consiste à remonter le cours de ces pérégrinations, strate par strate, à la manière d’un archéologue du présent.

Genêts

La pratique photographique de Philippe Durand ressort d’un rapport particulier au temps, d'une tentative de contrôle et de maîtrise du temps photographique. Si une dizaine de minutes s’écoulent entre les photographies instantanées et successives de Dedans, dans la série Genêts, la durée d’exposition de la surface sensible s’étire jusqu’à cinq ou six minutes. Cette série a pour particularité de convoquer les origines de la photographie et de rendre visibles des éléments naturels : l’impression de la lumière du soleil, le flou causé par le vent dans les branches… Philippe Durand explore le procédé photomécanique pour revenir à son concept d’origine : imprimer par la lumière une surface sensible. Les genêts laissent leur empreinte sur la toile, le bleu devient une allégorie du ciel. Les images qui apparaissent ne sont pas sans évoquer les plantes fossiles que l’on trouve en paléobotanique. La figure de l’archéologue se profile, l’idée de trace ou d’empreinte prend forme… Cependant, réalisées en extérieur - prises directes en « contact » - avec les éléments naturels, l’artiste autorise, pour ne pas dire encourage, l’aléatoire de la nature, les effets du vent dans les végétaux, le passage d’un insecte sur la toile ou d’un nuage dans le ciel. Il se joue de l’imprévisible chimique comme de celui de la météo.

Dedans

La photographie participe essentiellement du langage informatique et du monde contemporain qu’elle sature. Elle a, de ce fait, élargi son champ d’action, ses possibilités, son public et fait évoluer les positions artistiques et théoriques qui lui sont liées, et bien sûr notre rapport quotidien aux images. Réinjecter du hasard, de l’erreur, dans un procédé devenu trop lisse, trop prévisible, recréer des liens chimiques, tactiles, sensuels pour retrouver une densité, une durée propre fait partie intégrante du projet de Philippe Durand. Depuis les années 2000 l’artiste privilégie une photographie de proximité. Avec Dedans, il restreint encore plus son périmètre de représentation. Dans sa pratique photographique d’atelier, (les images sont produites sur une table lumineuse, là encore superposées à la prise de vue et filtrées « RVB »), il n »est plus question d’un rapport à l’extérieur et au monde qui l’entoure, mais plutôt d’une exploration intérieure. Par la disparition d’un sujet photographique même brouillé, il se rapproche de la peinture avec des pièces ne présentant plus des aplats de couleurs et des compositions géométriques. Dedans agit comme une synthèse des deux séries précédentes, bien que résultant d’un bricolage réalisé à partir d’éléments et de dispositifs réels et analogiques. Sans aucune intervention numérique, elle offre à notre regard une abstraction de couleurs, de formes et de structures.

Exposition du 6 novembre au 11 décembre 2019. Galerie Laurent Godin, 36 bis rue Eug鈩e Oudin - 75013 Paris. Ouverture du mardi au samedi de 11h à 19h ou sur rendez-vous.