Archives expositions personnelles France

Archives expositions personnelles (G)

Marco Godinho, Un vent permanent à l’intérieur de nous

Les Tanneries, Amilly
28.10.2023 - 21.01.2024




 







 




 

 












Communiqué de presse


Menant une exploration sensible des questions d’exil et de déplacements, c’est par un geste subtil, quasi imperceptible, que Marco Godinho fait du Centre d’art contemporain Les Tanneries sa maison de l’infini*. Il y déploie le fruit d’une réflexion menée depuis une quinzaine d’années sur une expérience subjective du temps et de l’espace. Artiste luxembourgeois d’origine portugaise, il est inspiré par sa propre expérience d’une vie nomade, suspendu entre différentes langues et cultures et nourri par la littérature et la poésie. À partir d’installations, d’écrits, d’œuvres-vidéos et collaboratives, Marco Godinho élabore une carte d’un monde façonné par des trajectoires personnelles, biographiques et multiculturelles. À rebours des stéréotypes identitaires, sa pratique conceptuelle tend à créer les conditions d’un domaine d’identification universel.











 





































































 













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Gilles Aillaud

Important



Marika Prévosto

À

sandie hatem

jul 1 à 2h10 PM

Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.























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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…







Entre espace public et espace privé, intérieur et extérieur, Un vent permanent à l’intérieur de nous interroge la notion de frontière d’un point de vue géographique, philosophique et politique, mais aussi les liens tissés entre l’humain et le vivant, la façon dont les territoires et contextes singuliers agissent sur nos individualités. Marco Godinho s’appuie sur les qualités évocatrices des matériaux et, par cette approche écologique et métaphorique, nous invite à contempler la fugacité du temps et la nature transitoire de l’existence. Immersive, totale et évolutive, Un vent permanent à l’intérieur de nous ne saurait se saisir en une image. Comme un esprit chahuté, l’exposition se modifie sans cesse sous l’effet de rituels et d’actions performatives qui, pour la première fois, implique et engage simultanément la participation des publics et de l’équipe du Centre d’art contemporain. À travers des processus invisibles d’écriture, d’effacement, de déplacements et d’échanges autour des œuvres, l’exposition se fait ainsi le prolongement du projet artistique des Tanneries dont les actions favorisent un art en train de se faire, une réflexion commune et fortuite sur le geste comme acte de transformation.

Son projet Written by Water consiste en une collection de récits invisibles écrits par la mer Méditerranée, initié en 2013 à la baie de Gibraltar, puis entre autres à Palerme, Lampedusa, Catane, Taormine et Syracuse. Au cours de ses voyages, l’artiste plonge des cahiers vierges, achetés sur place, dans la mer en laissant chaque page s'imbiber et s’imprégner de la mémoire de l’eau. Véritable bibliothèque d’une écriture de la mer, l’oeuvre de Marco Godinho invite le visiteur à découvrir les traces poétiques de ses pérégrinations aux frontières de la Méditerranée, ces lieux charnières en marge, où différentes tensions sont palpables de part et d’autre.

Note d’intention de Marco Godinho

« Pour l’exposition aux Tanneries, je propose un organisme vivant, une constellation d’oeuvres autour de la perception de l’espace et du temps, basées chacune sur des actions performatives autonomes, qui évoquent ensemble un esprit commun, celui d’engager des liens avec la condition humaine et toutes les formes du vivant, avec une croyance animiste et chamanique.

Dans quelle direction et avec qui nous déplaçons nous aujourd’hui, sur quel sol, avec quelle terre ? Quels sont les esprits qui nous tourmentent ? Par l’exploration et l’activation de gestes rituels, les oeuvres convoquent la participation des visiteurs, de l’équipe du centre d’art, de mes proches, de la nature et des éléments, pour capter les liens invisibles qui nous entourent. Partant de mes propres expériences intimes et subjectives issues d’une pratique d’errance avec des lieux ou des situations quotidiennes, chaque proposition ouvre à une forme de pensée du partage – un art du déplacement – à travers un processus où la disparition, la mémoire et la géographie intime, relient le temps personnel à l’histoire commune et où le poème, de variables intentions poétiques, jouent un rôle décisif pour tenter de mieux sonder nos structures sociales, environnementales et les nombreuses crises défaillantes dans lesquelles nous vivons.

Toutes les oeuvres que je souhaite activer sont des observations d’un lieu précis, celui des activités dans et autour de ma maison The Infinite House (La maison de l’infini) . Elles mettent l’accent sur l’usage de gestes simples, d’écosystèmes en lien avec les phénomènes naturels et s’intéressent davantage au processus de création et à l’enregistrement de ces traces d’actions. Actions, gestes qui induisent l’expérience avec notre environnement naturel et des matières qui sont laissées à l’abandon par la société.

Le ciel, le soleil, le vent, l’eau, la mer, la rivière, le feu, la lune, la terre, le sel, la poussière, le temps sont ici les substances vitales pour engager et activer l’imaginaire, l’exposition ouvre un jour de pleine lune. Aussi l’importance de la marche, de la déambulation sont omniprésentes. Les procédés mis à l’oeuvre tiennent compte également d’une forme d’écologie et d’économie de moyens, ainsi que du contexte, du milieu (qui fait référence ici à l’environnement de la classe ouvrière de ma famille) et de la temporalité dans lesquels ils évoluent, dont les Tanneries deviennent temporairement la maison d’accueil.

Dès l’entrée, le numéro de porte du centre d’art est remplacé par une copie du numéro 8 de ma maison. Placé à l’horizontale dans les deux lieux, le 8 inversé devient le symbole de l’infini. Cette conversion, presque imperceptible, pose avant même d’entrer dans l’espace d’exposition l’esprit de l’habitat, de la maison, du lien entre l’espace public et de l’espace privé et des phénomènes invisibles comme le lien qu’on entretient entre les choses, les espaces matériels et immatériels ainsi que les distances qui nous séparent et les migrations multiples que nous subissons. Dans une autre oeuvre intitulée Un vent permanent à l’intérieur de nous – où je réduis en poussière depuis des années les poutres de la charpente de mon toit, qui vient habiter tel « un itinéraire chanté », le sol de la verrière des Tanneries – est un titre qui induit dès sa lecture une première image, un imaginaire et une ambiance autour du vent, de la circulation des fluides, de mouvements au sein de l’atmosphère.

Mais c’est aussi l’air, de sentir les différentes intensités de notre environnement. Cette idée qu’un vent (ce qui est extérieur, invisible) peut caresser comme dévaster, phénomènes naturels aux puissances et variations diverses amène à nous plonger dans les enjeux environnementaux et d’un point de vue social et philosophique sur ce qui est en dehors et de quelle façon cet extérieur conditionne un corps intérieur, un espace intime, privé et l’importance du collectif, du faire, du avancer, du vivre ensemble, du prendre soin.

Tel un paysage organique, une île ouverte au monde et en lien avec les espaces et l’histoire des Tanneries et son emplacement entre un bras de rivière, dont l’eau traverse le bâtiment, cette presqu’île aux allures « géopoétiques » m’invite également à revisiter presque naturellement mon projet Written by Water produit récemment pour la Biennale de Venise 2019.

Ce retour homérique à la Méditerranée se veut une odyssée à rebours des migrations récentes, pour arpenter les marges de l’Europe, pour aller à la rencontre de cette mer qui a tant forgé notre mémoire collective et continu à le faire. Le projet consiste principalement en une collection de récits invisibles écrits par la mer Méditerranée, qui ont un imaginaire ancré dans des trajectoires qui nous viennent du Sud, de tous les Suds.

Faisant écho aux préoccupations de l’écrivain Edouard Glissant et sa « pensée archipélique » qui cherche à rendre justice à la diversité du monde et développe une forme alternative d’utopie qui consiste en un dialogue continu à l’autre. « La seule manière de combattre la mondialisation, ce n’est pas de se renfermer sur soi, ni dans sa propre condition, mais d’établir des relations à l’autre. Cela, c’est une dimension réelle de l’utopie. »

Je souhaite créer donc un projet à la fois poétique et politique, en utilisant les outils de notre époque, technologiques, sociétaux et en repensant la migration comme une forme d’exploration du monde tant du point de vue formel que conceptuel. Pour cela je souhaite travailler à imaginer la mer, l’eau, la maison, l’abri, le refuge comme moyen d’échange élémentaire, en autant de partitions qui permettent de saisir ce « quelque chose qui manque » qui est selon Ernst Bloch la définition de l’utopie. J’imagine qu’à l’intérieur de nous, de nos corps, on porte la mer, le vent partout où on va, pour « croire au monde » et inventer de nouveaux rituels. Ce vent qui vient s’infiltrer en nous, ce vent que nous respirons et qui nous respire, est en quelque sorte une ouverture à l’extérieur, liée à la connivence, la porosité de l’autre ce qui est multiple, incertain, qui nous échappe et qui est en transformation perpétuelle. Avoir un vent permanent en vous incite aussi à une curiosité, un souffle nécessaire de disponibilité et ouverture constante à l’autre et au monde qui nous habite. » (sic)

* Marco Godinho place à l’entrée du Centre d’art contemporain une copie conforme du 8 qui identifie et localise sa propre maison. Positionné horizontalement, il rappelle le symbole de l’infini et questionne les lieux qui définissent la ville et ses racines. Il suggère ainsi un domaine d’identification plus universel afin d’apprendre à vivre ensemble.

En 2017, Marco Godinho a participé de manière spectaculaire à la Biennale de Lyon. S’approcher des nuées de graphismes tamponnés par l’artiste sur l’ensemble des murs et la façade de la Sucrière, permettait d’en lire l’inscription unique, Forever Immigrant, des milliers de fois répétée, juxtaposée ou superposée de façon à se confondre et à s’agglomérer les unes aux autres.

Marco Godinho, Les Tanneries, Amilly

Exposition du 28 octobre 2023 au 21 janvier 2024. Les Tanneries centre d’art contemporain, 234 rue des Ponts – 45200 Amilly. T. +33 (0)2 38 85 28 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 14h30 à 18h.

  © ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 - 2023. Tous droits réservés

Le point de vue adopté par les visiteurs leur faisait percevoir tour à tour l’œuvre comme une multitude ou comme un tout, tandis que ses différentes occurrences spatiales renvoyaient à la complexité de réalités politiques et humaines : la séparation entre l’intérieur et l’extérieur, la dissolution du singulier dans le collectif ou encore la migration comme un état per­manent des individus, que celui-ci soit choisi ou le plus souvent subi. Soulignant encore la non-appartenance à un territoire donné, Marco Godinho faisait flotter le long de la Sucrière Sans Titre (drapeaux transparents) (2007- 2017), douze drapeaux en organza transparent figurant les douze étoiles du drapeau de l’Union européenne, et présentait Written by Water au macLYON.