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Paradoxes paratoxiques

Benaki Museum, Athènes (Grèce)

23.03 - 02.05.2017

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Traduction du communiqué de presse E-Flux

 

Le rapport de l'homme au cosmos est-il le projet le plus controversé, le plus récalcitrant et le plus inachevé de l'humanité?
Une longue histoire d'idées, de philosophies, de sciences, d'arts, de politique et d'événements mondiaux semble confirmer cette relation tumultueuse et ses questions attenantes, car il devient de plus en plus évident que le traitement de la politique en termes de relation limitée entre les humains est insuffisant et que toutes les espèces, les choses et les êtres du monde doivent être représentés dans une symbiose durable.















 


















































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L'exposition Paradoxes paratoxiques présente de nouvelles oeuvres d'image en mouvement qui explorent cette question critique à travers le point de vue contemporain de l'écologie politique et de l'éco-critique, car celle-ci est actuellement façonnée au point d'intersection entre arts, politique, revendications socio-économiques, pédagogie et activisme, au-delà des classifications naïves, des lectures univoques et des stratégies dépassées.

L'exposition est la première présentation publique d'une capsule de 11 œuvres d'art originales créées au cours des deux dernières années lors de commandes à des artistes du monde entier par la plate-forme culturelle sans but lucratif Polyeco Contemporary Art Initiative (PCAI) et la conservatrice Nadja Argyropoulou. Le projet, qui a débuté il y a deux ans et qui est maintenant présenté dans le cadre de cette exposition, devrait être considéré, dans une certaine mesure, comme partie intégrante de la réaction et de la mobilisation globales d'artistes, de théoriciens, de conservateurs, de scientifiques, de militants, face aux points d'inflexion du changement climatique et à leur lien avec tous les aspects de la vie contemporaine.

Etant la première d’une série de recherches expérimentales de la plateforme PCAI, cette capsule débute avec une étude des paramètres physiques et des effets, des implications symboliques, psychologiques et socio-économiques de deux termes - apparemment simples et pourtant assez vagues et ambigus - multifacettes qu'ils reflètent: «toxique» et «gaspillage».

Elle explore les lectures parallèles du redondant et du rejeté, de ce qui est gérable et pourtant insaisissable, de l'amorphe et de l'anarchique, de l'abondant et du rare, du répulsif et du réprimé, de l'excessif et du grotesque, du viral et du virulent, du transformé et du possédé.

Paradoxes paratoxiques considère comme urgente et essentielle la demande de réflexion des individus, des activistes, des artistes, des scientifiques, des mouvements populaires et des forces productives pour «rester avec la peine» du monde en termes symbiotiques (comme Donna Haraway l’énonce); d'adopter un nouveau «contrat naturel» en redéfinissant notre relation avec les matériaux, les formes de vie et les environnements non humains et en supprimant le gaspillage de l'appropriation et de l'exploitation jusqu'à l'avènement de ce que Michel Serres appelle «Mundus res nullius»; de mettre un terme à la manipulation colonialiste et à l'objectivation de la nature et d'activer une nouvelle praxis d'engagement éthico-politique envers le monde.

L'événement est encore une autre plateforme inattendue de transmission d'une «Grèce en crise», convaincu qu'un tel acte est utile précisément parce qu'il semble paradoxal, exagéré, superflu; un luxe, voire un «polluant», un gaspillage. Et il est d'actualité non en dépit de la crise, mais en raison d’elle.

Artistes participants : Loukia Alavanou, Sophia Al Maria, Korakrit Arunanondchai, Vasilis P. Karouk, Anja Kirschner, Eva Kot'átková, Saskia Olde Wolbers, Eva Papamargariti, Agnieszka Polska, Mika Rottenberg, Wu Tsang.

L'exposition est conçue par l'architecte Malvina Panagiotidi et complétée par une série de conférences menées par des intervenants internationaux, des activités éducatives et des documents imprimés conçus par Em Kei.



Exposition du 23 mars au 2 mai 2017. Polyeco Contemporary Art Initiative / Benaki Museum, Pireos 138 – 11854 Athens (Grèce).












 





 



























 





 











Paradoxes paratoxiques, Benaki Museum, Athènes

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