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Communiqué de presse


La galerie Alberta Pane est heureuse de présenter la quatrième exposition personnelle de l’artiste française Marie Denis, L’herbier Noir, du 21 mai au 16 Juillet 2016. Une conversation entre l’artiste et Alberta Pane accompagne l’exposition.





















































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  































































































Gilles Aillaud  

Important







Marika Prévosto   


À

sandie hatem

 

  


 jul 1 à 2h10 PM  







Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent





En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.



























































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Extrait de la conversation entre Marie Denis et Alberta Pane

(...)

Alberta Pane : Tu travailles à toutes les échelles, du grain de raisin au tilleul vénérable du Parc de Madame Elisabeth à Versailles, d’un paysage de fleurs en métallerie (Dunaire) au terrain de foot incliné à Munich… Comment et pourquoi ces questions spatiales, extérieures et grandeur nature jalonnent-elles ton travail ?

Marie Denis : L’espace jalonne mon travail par les résidences et « théâtres des opérations » que je traverse : invitations et contextes dedans/dehors où les contraintes (pérennité/échelle 1) sont créatives.

Plus récemment, l’expérience de la côte d’Opale, ou celle de Gascogne ont beaucoup compté.

Signer des sculptures qui semblent nées des éléments : véritables poèmes à paysage. Le portail Arts déco dans l’airial des landes de Gascogne, tintinnabulant d’orgues inox, accompagnait mentalement le promeneur. Et en Côte d’Opale, les tiges en fer à béton qui orthonormaient les chardons étaient une sculpture délicate, dialoguant avec ce petit val-microcosme.


AP : Le végétal en colonne vertébrale, pourquoi?

MD : L’enfant que j’ai été est toujours là et les recherches de mes vingt ans résonnent encore. Je viens d’Ardèche et des Alpes du Sud, d’allers-et-retours faits de garrigue et d’eau claire au goût de neige. Un chemin d’exploration et d’écoute des choses de la nature.

C’est ensuite aux Beaux-Arts (de Lyon) que se sont construits ces états de nature. J’explore depuis 20 ans le végétal, entre expérimentations et métamorphoses.

Les herbiers ont beaucoup d’importance dans mon travail. Ils deviennent diapositive cholorophylle, photomaton-Haïku ou sont transformés par mon fax thermique.

Chaque œuvre croise des savoir-faire, je tiens sans doute çà de mon père, Meilleur Ouvrier de France en dessin de broderies. Des artisanats partagés avec des ébénistes, coiffeurs, couturières, métalliers… inspirent des idées qui échappent à la seule technique.

Pour en revenir au végétal, je fais partie des enfants du Land Art, cette génération d’artistes où la question de la nature est centrale. Le land Art est édifiant par son ampleur et par la force des œuvres qui agissent dans et avec l’espace du paysage.

Il y a un avant et un après - Land Art -, qui favorise une liberté nourrissante dans la pratique de l’art aujourd’hui. Exprimer le végétal, au-delà d’un décorticage stylistique, est ma réponse au monde.


AP : Jusqu’à aujourd’hui comme avec l’Herbier noir… Comment le graphite et sa pratique sont arrivés dans ton travail?
MD : Au siècle dernier (!) Aux Beaux-Arts, un professeur que j’aimais beaucoup, André Jaoul, amoureux des courbes douces et classiques nous a fait découvrir le principe de la patine. Je l’ai appliqué à mes galets de bois faits main, et donc patinés, que ce soit avec de la poudre de graphite ou de cirage.

C’est la magie de la patine au graphite, de passer ainsi du dessin à la sculpture. C’est la magie de la patine au graphite, de passer ainsi du dessin à la sculpture.

Comme le dit bien Richard Serra, « la noirceur est une propriété, pas une qualité », où dans les années 70, lui et Bill Bollinger s’adonnaient au monochrome entre éclaboussures et poussière de graphites monumentales.

D’autres formes noires me fascinent comme les Calcinations de Paul Armand Gette (1960, papier froissé, imprégné de résine vinylique et d’oxyde et d’oxyde de fer noir). J’aime la manière dont les artistes réinventent cet art ancien de la patine. Ma pratique de la patine étant dans un paradoxe, appliquée à des formes organiques et par essence fragiles: grands feuillages de palmiers et nénuphars, coques et écorces, œufs d’autruche, de nandou… Mais aussi sur blocs de Lauze.

Une forme de fossilisation d’éléments de flore et de faune, car saisis par le graphite, ils sont minéralisés par cette matière.


AP : Parle-nous de L’Herbier noir, cette nouvelle exposition à la galerie.
Marie Denis : Il me semble la rêver et la porter depuis des années !
Mes prédilections végétales, l’herbier et ses facettes… et comment, dans cette exposition, mes planches d’herbier arrivent au noir. Ce sera le contraire d’une scénographie: une présentation écorcée, mettant en lumière ce qui se passe sous le verre.
Des sous-verres qui saisissent fleurs, feuillages, fines « tranches » de bois, comme avec le diorama sylvestre (des “feuilles” de 1mm d’épaisseur, de mélèze, poirier et acacia, production Galerie Alberta Pane et Kamila Régent et aide au projet de la FNAGP).
Mais aussi par le noir des patines qui deviennent négatifs, solarisations, filigranes obscurs de végétaux sublimés : le yang de mes estampes-fax, en quelque sorte.
Le noir était déjà là en 2014 avec Le Quintet Haïku, corpus photographique (production Artothèque du Lot) où le corps est catalyseur d’herbier et cabinet de curiosités : Les photomatons-haïku.
Des verres tels des réserves à graines ou lamelles de biologiste, qui suspendent et subliment cette fragilité végétale.
Dès l’entrée de l’exposition, un déploiement d’œuvres posées le long du mur et au sol, la rainure mur/sol opérant comme un livre qui s’ouvrent à l’italienne (horizontalement) pour une lecture en plongée : on s’assied dans les fauteuils, ou on reste debout pour s’absorber dans les œuvres.
Elles sont « déposées », entre inventaire et atelier, une proposition nue au plus près de mon travail.
Et pour en revenir au corps de l’exposition, des surprises aussi sont en construction(!)


AP : Quelle est ta vision de l’artiste aujourd’hui ?
MD : À mes yeux, l’artiste est « sismographe », il capte, capture et transforme ce que l’époque produit sans distinction.
Il filtre et distingue. C’est un saltimbanque revendiqué au sens du nomadisme de la pensée, et de l’attitude qui se traduit « en formes », par sa pratique.
L’artiste n’est pas le gardien du temple au sens moral, mais donne un éclairage du monde. Il propose par «ses visions», ses formes éclectiques, un entendement, de l’empathie et de la résistance, un décryptage dans ce que le monde a de perpétuel. Par delà sa propre vie, l’artiste « hors de lui », émet des formes et des messages qui civilisent la vie.

AP : Artiste française aujourd’hui….
MD : Artiste française me semble résonner comme si je devais justifier d’être une pomme reinette ou Gala.
Je ne sais pas répondre à cette idée. Oui la vieille Europe et nos questions de civilisations... mais je marche sur un chemin ouvert au monde, même si mes réminiscences sont colorées d’occident.

A.P : Qu’attends-tu de cette exposition ?
MD : J’attends − comme chacun de tes artistes − de te surprendre, de me surprendre. De nous faire voyager et ouvrir les rétines du cœur.
Là c’est « un voyage en herbier » que je vous propose, un herbier aussi souverain à l’œil qu’il sera poème au sens de ce qu’il suscite j’espère."

Ce projet a été sélectionné par la commission mécénat de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques qui lui a apporté son soutien.






  Marie Denis, L’Herbier Noir
  Galerie Alberta Pane, Paris
  21.05 - 16.07.2016

Exposition du 21 mai au 16 juillet 2016. Galerie Alberta Pane, 64 rue Notre-Dame de Nazareth - 75003 Paris. Tél. +33 (0)1 43 06 58 72. Ouverture du mardi au samedi de 11h à 19h et sur rendez-vous.






 






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Marie Denis, L’Herbier Noir, Galerie Alberta Pane, Paris