Archives expositions personnelles France

Extraits du communiqué de presse


Depuis le milieu des années 1990, Lara Almarcegui s’intéresse aux interstices et suburbains : terrains vagues, ruines et chantiers, autant d’espaces ignorés qu’elle étudie avec rigueur pour en transmettre l’expérience. Invitée dès 2010 à mener une recherche sur le territoire d’Ivry-sur-Seine, Lara Almarcegui s’est orientée vers la réalité souterraine de la ville. L’exposition rassemble ainsi une sélection de projets de l’artiste autour d’une publication intitulée Ivry souterrain.










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Lara Almarcegui, Going Down Into a recently Excavated Tunnel, Madrid, 2010. Photo : Alfonso Herrang, courtoisie de l’artiste et Ellen De Bruijne, Amsterdam

Lara Almarcegui, Going Down Into a recently Excavated Tunnel, Madrid, 2010. Photo : Alfonso Herrang, courtoisie de l’artiste et Ellen De Bruijne, Amsterdam

Ivry-sur-Seine est une ville en pleine mutation et redéfinition de ses territoires, aujourd’hui à l’aube de grands chantiers de développement qui en redessinent les contours et les usages. Elle a contribué pendant des siècles à construire et alimenter la métropole parisienne par ses nombreuses carrières et entrepôts. La disparition de l’industrie a laissé place à des friches et des zones en latence. La nouvelle mutation opère sur les pôles économiques, la mixité des services, logements, zones d’éducation et de loisirs.

Le livre Ivry souterrain, basé sur une synthèse des données existantes aujourd’hui sur l’état des sous-sols de la ville, relate les différentes périodes et strates d’occupation, réseaux et infrastructures : anciennes carrières et caves labyrinthiques, sources thermales sacrées, tunnels du métropolitain, lacs enfouis, réseaux d’eau, d’énergie et de télécommunications qui dressent un véritable portrait « en creux » de la ville.

Le travail de Lara Almarcegui s’apparente sous divers aspects à un inventaire des données propres à chaque lieu, inventaire horizontal d’une part (qu’elle révèle par des cartographies et diaporamas) et vertical d’autre part (nature géologique des sols, matériaux de construction ou issus de destructions qu’elle présente sous forme de listes ou d’installations). Chaque œuvre ou exposition est une restitution objective de l’expérience à long terme d’un lieu et de la synthèse d’un grand nombre d’informations. Il peut d’agir d’installations monumentales (voir exposition au MUSAC à León, Espagne) ou bien ténues et minimales : diaporamas, guides, listes des poids des matériaux, etc. l’artiste aborde aussi l’expérience de terrain avec les visiteurs de ses expositions qu’elle invite à des découvertes accompagnées des sites et chantiers de construction qui sont l’objet de ses recherches. Ces visites permettent, par l’appréhension physique, une réappropriation des problématiques d’un territoire par sa population.


La notion de mutation est centrale dans cette démarche, qui envisage la ville comme une entité vivante. En effet si les terrains vagues sont les rares lieux encore non soumis à l’impératif économique et aux mécanismes de contrôle qui caractérisent la ville postmoderne (absence de tracé, d’hygiène, de surveillance, populations non recensées…), ils sont tôt ou tard soumis à une inéluctable récupération et transformation. Ainsi les guides produits par Lara Almarcegui des terrains vagues de Londres, Sao Paulo, Rome ou Sharjah par exemple, cristallisent leur répartition et leur histoire à un moment T, souvent à l’aube de grands aménagements tels les jeux olympiques, et révèlent ainsi la nature transitoire de tout espace.


Si les projets de Lara Almarcegui sont endémiques, intrinsèques à leur contexte, ils permettent aussi de fixer une situation éphémère et par un travail de mémoire, de la prolonger dans une temporalité plus longue. L’intégrité, la clarté, le systématisme de sa démarche face à un territoire en révèlent simultanément la singularité tout en permettant d’en dégager les problématiques à l’échelle globale. Lara Almarcegui associe ainsi un engagement social à sa pratique analytique. Au-delà du constat, elle pose un regard critique sur la notion de progrès et les conséquences destructrices du développement urbain soumis à l’impératif financier. Les questions liées à l’environnement, au déni des espaces naturels, sont autant de préoccupations sous-jacentes de son engagement artistique.


En pointant l’asservissement des sols au profit du bâti, elle fait œuvre d’une démarche politique et écologique, au sens premier du terme, à savoir l’intelligence de ce qui nous entoure. Parce qu’elle interpellent aux endroits des marges territoriales et sociales, ses œuvres sont des invitations à sortir de l’espace d’exposition pour se réapproprier notre environnement.


Lara Almarcegui est l’invitée également en 2013 du Pavillon Espagnol à la 55ème Biennale de Venise.

Exposition du 19 avril au 23 juin 2013. Centre d’art contemporain d’Ivry - le Crédac, La Manufacture des Oeillets, 25-29 rue Raspail - 94200 Ivry-sur-Seine. Tél.: +33 (0)1 49 60 25 06. Entrée libre tous les jours sauf le lundi de 14h à 18h, samedi et dimanche de 14h à 19h.


T. 33 1 44 78 75 00


Lara Almarcegui, Ivry souterrain

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Archives expositions personnelles (A)

  Lara Almarcegui, Ivry souterrain

  Le Crédac Centre d’art contemporain, Ivry-sur-Seine

  19.04 - 23.06.2013