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L’art qui dialogue avec l’environnement
Communiqué de presse
La direction artistique et scénographique de l’Abbaye – Espace d’art contemporain est reconduite à la Fondation pour l’Art Contemporain Claudine et Jean-Marc Salomon jusqu’en 2024. Le cycle 2023 est placé sous le thème de la figure et du paysage dans la peinture qui reste un médium très présent chez certains artistes contemporains.
Le premier volet de ce cycle est consacré à Jérémy Liron. Né à Marseille en 1980, l’artiste vit et travaille à Lyon. Diplômé de l’École des Beaux-arts de Toulon, puis des Beaux-Arts de Paris, agrégé en arts plastiques, il mène de front une carrière d’artiste, d’écrivain et d’enseignant. Il est auteur de nombreux ouvrages littéraires et poétiques.
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Gilles Aillaud
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Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
La peinture figurative et mouvante de Jérémy Liron se développe en grande partie par séries de format similaire. Celle des Landscapes, ou Paysages, qu’il poursuit depuis plus d’une décennie, représente en plan frontal des architectures modernistes inaccessibles, car presque toujours cernées d’une végétation touffue et verdoyante, qui se détachent sur un ciel bleu azur. Au cœur d’une géométrie presque minimaliste, dans un temps suspendu dépourvu de figure humaine, se déplacent de subtils jeux de lumière suscitant un désir de contemplation, comme un arrêt sur image.
L’artiste insiste sur le fait que ses peintures ne sont pas des ‘architectures’ mais bien des ‘paysages’. Comme le souligne Jean-Marc Salomon, Directeur Artistique de l’Abbaye-Espace d’Art Contemporain, la nuance est importante : ses oeuvres littéralement nommées s’inscrivent dans une histoire de l’art, héritée notamment du XVIIIe siècle, où la nature paysagée représentée était une construction humaine qui oscille entre relevé géographique et interprétation fantaisiste. Car c’est bien de cette façon que Jérémy Liron travaille. Ses paysages à l’apparence idyllique sont le résultat d’errances et de promenades: il arpente, collecte et recompose pour recréer ainsi une réalité qui n’existe pas vraiment. Mais ce qui intéresse Jérémy Liron dans ce jeu paradoxal entre paysage urbain et végétation, c’est ce qu’il suggère lors de sa contemplation : un espace pictural et mental tridimensionnel d’où se dégage une sensation impalpable proche de la mélancolie ou de l’inquiétude que l’artiste nomme « sentiment de présence ».
Les sujets se répètent et les tableaux se répondent sans jamais être identiques. Les variations sont infinies et les peintures de Jérémy Liron sont comme imbriquées les unes aux autres. Une mise en abîme que l’artiste a souhaité retrouver dans la scénographie de cette exposition. Le lieu si particulier de L’Abbaye est investi par Jérémy Liron de manière labyrinthique où la déambulation habituelle des visiteurs est entravée. L’artiste joue avec les circulations en enchâssant ses oeuvres directement au sein de l’architecture pour jouer le polyptyque à la manière d’un retable déployé à l’échelle de l’espace d’exposition.
Dans ce parcours s’invitent Les Archives du Désastre, une série de dessins initiée en 2015 et qui compte aujourd’hui près de 400 pièces. Ces dessins à la pierre noire voilés d’une couche de peinture vert de Hoocker recueillent un ensemble de figures spectrales qui sont les reliques d’un désastre, d’un changement d’astre, qui eut lieu avec la vague d’attentats terroristes durant la dernière décennie. « Un ensemble de dessins faisant l’inventaire subjectif de traces et de ruines, de bas-reliefs, statues et temples. Un inventaire des passions et des pulsions, des récits, des élans et des chocs du réel. Une forme de traveling lent et sourd à travers les paysages de la mémoire, les échos mats de l’histoire. A travers notre propre tristesse. » Jérémy Liron
« Il y a le lieu. Le plafond voûté, les colonnes de pierre qui rythment l’espace, et la trame qui se dessine, mentalement, dans cette partition orthogonale. L’envie de jouer alors avec les circulations, la structure de l’architecture, en proposant un parcours labyrinthique faisant écho, en quelque sorte, aux cabanes éclatées de Daniel Buren.
Il a ça : l’idée, ou l’envie simplement, de sculpter un espace, de fabriquer un lieu, à l’écoute des suggestions du lieu lui-même. Et puis il y a l’envie d’enchâsser dans ces voûtes, entre les colonnes, comme des retables, de grands tableaux verticaux, à l’échelle du corps.
Peut-être ça : un retable déployé à l’échelle du lieu ; polyptyque. Circuler dans un lieu d’images semblable à l’architecture d’un retable s’articulant aux colonnes et aux arches. »
(…)
« Dans l’exposition il y a des murs, des tableaux comme des murs et des murs peints jouant de la surface de la toile en un pan qui tient aussi de l’écran. Quelque chose de cette inquiétude qui baigne le cinéma d’Antonioni de L’Éclipse à L’Aventura.
Quantité de choses discrètes, ténues, saisies au bord du dicible, là où règnent les impressions, les sensations, les sentiments, vibrant d’une sorte d’intranquillité sourde baignée de lumière.
Concevoir une exposition, c’est incliner à ces sortes de nouages.
Cultiver en soi ces sortes de conversations, leur répondre ou en répondre. Cela n’a rien d’un discours ou d’une leçon. Il y est plutôt affaire de désirs et d’inquiétude. Ou, comme l’écrit John Berger, à propos du désir justement, d’un échange de cachettes.
Voilà ce que j’ai cherché à construire, à façonner avec cette exposition : un échange de cachettes. »
Jérémy Liron, 2023
Exposition du 13 janvier au 04 mars 2023. L’Abbaye, 15 bis chemin de l’Abbaye, Annecy-le-Vieux - 74940 Annecy. Ouvert les vendredis, samedis, dimanches de 14h à 19h. Entrée libre.
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