Archives 2ème semestre 2014

Eric Winarto, Blackbird

Galerie Analix Forever, Genève (Suisse)

17.12.2014 - 15.01.2015

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Communiqué de presse


Première exposition d’Eric Winarto à Analix Forever à Genève
Après “L’Oiseau Volé” à Paris, Blackbird à Genève




















Eric Winarto peint et dessine. La forêt, en particulier, et, comme écrit à son propos Alberto Manguel, « ... les constructions d’Eric Winarto sont des espaces que nous traversons afin d’en ressortir plus conscients de notre humanité. Ils arrivent à la fin d’une longue succession de forêts (…). Toutes sont des forêts à la limite d’autres mondes, des forêts de la nuit de l’âme, de l’agonie érotique, de la menace visionnaire, du dernier chancellement du grand âge et du déploiement du désir adolescent. » Des forêts de Winarto, depuis aussi longtemps qu’il les peint et les dessine, émergent des oiseaux, du fond de la lumière. Des oiseaux bleus, car Winarto éprouve pour cette couleur immatérielle un goût particulier. Dans les paysages de Winarto, dans ces mondes intérieurs, l’oiseau, lointaine présence dans un ciel énigmatique, structure l’espace. Selon l’artiste lui-même : « La liberté à laquelle je m’attache est souvent fragile, on l’aperçoit peu, on l’ignore parfois, car elle est souvent trop petite dans l’immensité du ciel ou trop invisible dans la préoccupation vitale de tous les jours où la survie devient le seul chemin possible. Pourtant, s’il est un phare pour nous guider dans ce labyrinthe sans issue, dans cette nuit aussi opaque que l’encre portant sur sa propre ombre, c’est bien l’oiseau frêle qui émeut toujours la vie. » L’oiseau comme guide.


Exposition du 17 décembre 2014 au 15 janvier 2015. Galerie Analix Forever, 2 rue de Hesse - 1204 Genève (Suisse). Tél.: +41 22 329 1709. Entrée libre de 15h à 21h.







 





 











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Eric Winarto, Blackbird, Galerie Analix Forever, Genève

Extrait de Comment je suis Oiseau, le dernier livre de Paul Ardenne
Le soleil monte, midi bientôt. L’atmosphère commence à brûler. Le ciel très haut au-dessus du Bosphore est vide. Je fixe ce vide. J’arrête de marcher. J’entreferme mes yeux. J’attends. Je fais aussi le vide en moi, le même vide que celui du ciel turc, blanc de lumière. Voilà. Elle est apparue, entre mes paupières. Elle se découpe de façon de plus en plus nette sur le ciel blanc, comme un grain de café sur le lait. Je lui dis, en moi : « Ouvre tes ailes, à présent. Fais-les battre de toute l’énergie de tes pectoraux. Commence ton surplace face au soleil. » Je la vois battre des ailes. Bien. Elle m’a compris. C’est la même alouette qu’à Montroy, celle de mon enfance, elle s’immobilise d’identique façon, son poitrail gonflé face aux rayons comme le miroir d’une centrale solaire, égoïste, se dilate de prendre pour lui l’entière chaleur venue du rayonnement. Je lui dis : « Chante ». Elle chante. « Sois ivre ». Elle paraît ivre. Je rêve éveillé ? Oui. Rien qu’une alouette suspendue dans l’air, faisant du sur-place toutes ailes vibrantes, ivre face au Soleil. Une hallucination.


Lecture de “Comment je suis Oiseau” par Paul Ardenne le mercredi 17 décembre à 19h
Dans l’atelier d’Eric Winarto à l’Atelier Kugler, 19 rue de la Jonction, Genève
Apéritif festif en l’honneur des oiseaux