Archives 1er semestre 2013

Beatriz Santiago Muñoz, La Grotte Noire
Gasworks, Londres (R.U.)

22.02 - 21.04.2013


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Communiqué de presse


Gasworks présente La Grotte Noire, première exposition personnelle au Royaume-Uni de Beatriz Santiago Muñoz. Elle se compose de nouvelles oeuvres d’images en mouvement commandées à l’artiste ayant trait à la relation entre le paysage, l’histoire et l’infrastructure du pays natal de l’artiste, Porto Rico.


Exposition du 22 février au 21 avril 2013. Gasworks, 155 Vauxhall Street - London SE11 5RH. Ouverture du mercredi au dimanche de 12h à 18h.


Beatriz Santiago Muñoz, La Grotte Noire, Gasworks, Londres

© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2013. Tous droits réservés

Reprenant souvent ses interactions avec des individus et des communautés spécifiques, les films et vidéos de l’artiste s’intéressent à la manière dont les relations sociales s’incarnent dans des endroits et des gestes particuliers. S’inspirant de l’anthropologie et du théâtre expérimental, l’artiste développe son travail avec les personnes qu’elle filme, utilisant la performance et la reconstitution comme des stratégies d’auto-représentation pour accroître leur conscience de l’environnement et du contexte. On y trouve un entretien avec l’artiste portoricain controversé Carlos Irizarry, ensuite interprété à travers une danse, et un reportage sur les tâches de routine exécutées par les communautés anarchistes actuelles à San Francisco.


Pour son exposition à Gasworks, Santiago a produit deux nouvelles oeuvres qui interprètent le paysage contemporain de Porto Rico à travers une perspective historique. La vidéo La Cueva NegraLa Grotte Noire (2013) étudie la transformation d’un ancien site archéologique, tandis que le film 16 mm Farmacopea – Pharmacopée (2013) étudie comment les traits distinctifs du paysage naturel de l’île influencent le développement de l’agriculture et du tourisme.


La vidéo La Grotte Noire a été tournée sur le Paso del Indio, un lieu de sépulture autochtone qui a été découvert il y a 20 ans lors de la construction d’une autoroute. Renseignée par des entretiens avec les archéologues et les ouvriers qui ont travaillé dans l’excavation et des rendez-vous avec deux jeunes vivant maintenant sur place, la vidéo développe l’histoire matérielle et historique du site à travers des témoignages, des performances et des jeux. De cette manière, l’artiste édifie une cosmogonie expérimentale à partir des couches d’ordures, des graffitis, de l’autoroute, du karst rocheux, des traces des visions du monde des premiers habitants et des impressions des gens vivant maintenant sur place.


Pharmacopée s’intéresse pour sa part à la manière dont le paysage portoricain a été transformé et dé-historicisé par le tourisme et les industries de service. Le film parle d’espèces végétales particulières, comme la Hippomane mancinella, également surnommée « la petite pomme de la mort ». Il s’agit de l’une des plantes les plus toxiques dans le monde et les communautés autochtones auraient utilisé parfois sa sève pour empoisonner leurs pointes de flèches. Ces dernières années, le gouvernement portoricain a essayé de l’éliminer, transformant considérablement l’écologie des zones côtières. Avec Pharmacopée, Beatriz Santiago Muñoz montre comment cette volonté de rendre le paysage inoffensif contribue à l’image que Porto Rico cherche volontairement à diffuser : un cadre idyllique, une île tropicale des Caraïbes qui se trouverait en quelque sorte en dehors de l’histoire et de la politique.


En utilisant des stratégies différentes, les deux œuvres montrent comment le paysage de Puerto Rico et sa compréhension ont été littéralement ensevelis par l’infrastructure croissante des transports et du tourisme.


Beatriz Santiago Muñoz, La Cueva Negra, 2013. Courtesy of the artist



Beatriz Santiago Muñoz, La Cueva Negra, 2013. Courtesy of the artist