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3ème Ghetto Biennale 2013: Décentrer le marché et autres manières de procéder

Ghetto Biennale, Port-au-Prince (Haiti)

26.11 - 16.12.2013


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Communiqué de presse


En décembre 2009, Atis Rezistans, les sculpteurs de Grand Rue, ont créé leur première Ghetto Biennale. Ils ont invité des artistes plasticiens, cinéastes, chercheurs, photographes, musiciens, architectes et écrivains à venir à au site de Grand Rue à Port-Au-Prince, Haiti, pour des réalisations ou des témoignages de travaux déjà réalisés dans leur lieu de résidence. Selon les termes de l’écrivain John Keiffer, c’était l’espoir d’un « tiers espace », un événement ou un moment créé grâce à une collaboration entre des artistes d’horizons radicalement différents. La seconde édition du Ghetto a eu lieu en décembre 2011 et a semblé, en contradiction avec ses objectifs, révéler les faiblesses contextuelles, internes et institutionnelles qui jouent sur l’appartenance, le social et le sexe, provoquant une nouvelle interrogation sur la manière dont ces dynamiques jouent dans un monde de l’art de plus en plus globalisé.














3ème Ghetto Biennale 2013, Port-au-Prince

© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2013. Tous droits réservés

Fungus Collective, Bermuda at 2nd Ghetto Biennale. Photo: Melitza Jean.

Alors que la Ghetto Biennale était conçue pour révéler l’immobilité sociale, raciale et géographique, elle semble avoir confirmé ces inerties de « classe » dans son noyau structurel. La Ghetto Biennale recherche un équilibre entre les calendriers multiples et souvent contradictoires qui sous-tendent l’événement. S’agit-il d’une critique internationale ou d’un billet de saison pour l’institution ? La biennale constitue-t-elle le tourisme de la pauvreté ou une stratégie de sortie du ghetto ? Quel ont été les effets du tremblement de terre et de l’empreinte qui a suivi de la part des ONG sur les relations interculturelles en Haiti ?

Le message pour les précédentes Biennales du Ghetto était : Que se passe-t-il quand la scène artistique mondiale se frotte à l’art du tiers-monde? La Biennale doit-elle se purger, l’a-t-elle fait, et si oui, où?

Elle répond cette année aux défis posés par les propositions précédentes avec la proposition d’un thème. Ont été recherchés des projets réalisés in situ, qui explorent ou répondent à la question : Le Marché: Du local au global.

Fungus Collective, Bermuda at 2nd Ghetto Biennale. Photo: Melitza Jean.

La 3ème Biennale du Ghetto souhaite montrer les limites d’un marché de l’art globalisé, et développer un discours significatif sur l’uniformité et la diversité dans un territoire que l’art aurait décentré. La 3ème Biennale du Ghetto à Port-au-Prince tente de créer un espace de production artistique qui vise à offrir, tout en considérant ses limites, un large panorama d’artistes issus de diverses classes socio-économiques, pour une plate-forme créative complexe. La manifestation espère intégrer les germes d’une possibilité de transcender les différents modèles de ghettoisation.

Tous les travaux qui seront exposés sont réalisés en Haïti. Les artistes sont invités à passer une à trois semaines en Haïti avant de présenter leur travail sur le site au public local, aux communautés proches de Port-au-Prince et aux collectifs et organismes artistiques locaux.