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12ème édition de la Biennale de Taipei

Musée des beaux-arts de Taipei (Taïwan)

24.10.2020 - 28.02.2021

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Communiqué de presse


Le musée des beaux-arts de Taipei (TFAM) a le plaisir d'annoncer la liste internationale des 39 participants provenant de 18 pays et territoires pour la 12e édition de la Biennale de Taipei, prévue du 24 octobre 2020 au 28 février 2021 sur son site. Co-organisée par Bruno Latour et Martin Guinard avec Eva Lin (programmes publics), et intitulée You and I Don't Live on the Same Planet (Vous et moi ne vivons pas sur la même planète), la biennale vise cette année à introduire des tactiques politiques et diplomatiques dans le domaine des discussions environnementales.











































 


















































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Exposition du 24 octobre 2020 au 28 février 2021. Taipei Fine Arts Museum, No. 181 Zhongshan N. Road Sec. 3 - Taipei 10461 (Taïwan).










 







 











 





 



























 





 











Les propos de Bruno Latour et Martin Guinard : «Il semble que les divisions sur les questions écologiques soient si grandes que les désaccords ne concernent plus des différences de« vision »ou de« point de vue »sur le monde mais une question de« la nature matérielle » de la même planète dont nous parlons. L’écologie a sans cesse essayé de «nous unir tous» pour qu’une action collective puisse avoir lieu. Métaphoriquement parlant, cela s'est fait grâce à l'utilisation d'un emblème: la planète bleue vue de la lune. » Ils expliquent plus en détail leur hypothèse: «Cet« appel à l’unification »a été lancé sans cesse dans une telle précipitation, qu’il a en fait ralenti le processus politique qui devrait avoir lieu. Ce qu'il faut maintenant, c'est une véritable politique qui prenne réellement au sérieux les implications écologiques du terrain sur lequel elle se trouve. »


Dans ce contexte, les conservateurs espèrent déclencher ce que Latour appelle « de nouvelles rencontres diplomatiques ». « La diplomatie est définie comme un ensemble de compétences, de procédures et de règles de pensée qui surviennent avant ou après une situation de conflit. La principale caractéristique d'une rencontre diplomatique est qu'il n'y a pas d'arbitre, de référent ou de juge qui dominerait la situation pour décider qui a raison ou tort sur une question. C'est précisément parce qu'il n'y a pas de juge de ce type que la diplomatie est nécessaire. Dans l'espace fictif de l'exposition, nous souhaitons multiplier ces rencontres pour imiter ce qui serait nécessaire dans le monde réel. »


Le thème et le concept du commissariat de la biennale ont été annoncés en septembre 2019, suite aux recherches sur le terrain à Taiwan des conservateurs. Pendant leur séjour, qui a duré plus d'un mois, ils ont rendu visite à un certain nombre d'érudits locaux, dont Daiwie Fu, Zhihong Wang, Hsiang-lin Lei, Wenhua Kuo et bien d'autres. Ensemble, ils ont entamé des discussions qui ont porté sur des domaines comme les sciences politiques, la sociologie, la géologie, les sciences marines, ainsi que les sciences humaines et l'histoire, en s'efforçant de jeter les bases solides de la biennale 2020. Mme Ping Lin, directrice de TFAM, a exprimé sa conviction que tous les dialogues expérimentaux entre les perspectives humaines et non humaines démontrent le caractère unique de cette biennale. En outre, ces dialogues académiques peuvent contribuer à de futures recherches dans ces domaines et diffuser le problème et le message de la biennale bien au-delà du cadre original de l'exposition, transcendant ainsi les limites d'espace et de temps inhérentes à la nature de ces événements et suscitant de nouveaux concepts de rencontres pour les chercheurs et le grand public.


Les deux commissaires ont également souligné leur objectif de transformer l'exposition en un travail de terrain. Pour atteindre cet objectif, ils ont proposé à Eva Lin de rejoindre l'équipe afin de bénéficier de son expérience tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du contexte muséal. L'un des points forts du programme sera le Théâtre des négociations, en coopération avec des universitaires locaux de la Taiwan Science, Technology and Society (STS) Association et leurs étudiants. La première étape sera basée sur un effort de recherche où les participants examineront certaines des controverses de la société taïwanaise en étudiant attentivement le rôle de chaque partie prenante impliquée. La deuxième étape sera une reconstitution en cours au TFAM où chacun des participants endossera le rôle de ces parties prenantes et négociera selon leurs agendas divergents.


L'exposition sera organisée comme un «planétarium», où chaque artiste dépeindra une certaine «traction gravitationnelle». Par exemple, la pratique d’Aruwai Kaumakan est caractéristique de ce que Latour appelle la planète terrestre. En tant qu'ancienne joaillière, elle a décidé en 2008, après qu'un violent typhon ait dévasté son village, de «mettre à l'échelle» ses productions afin qu'elle puisse travailler en collaboration avec les membres de sa communauté, en utilisant le tissage comme un lien résilient et social. Cette «approche ancrée» présente un contraste frappant avec l'espace «offshore» et sans limites de la planète globale, représenté par des artistes comme Antonio Vega Macotela. Ce dernier a initié une collaboration assez inhabituelle avec un atelier textile (Marisol Centeno Studio), les artisans locaux et des hackers. Ensemble, ils ont chiffré dans le maillage de grandes tapisseries des informations relatives aux fraudeurs fiscaux, dont le capital traverse les frontières et échappe au système fiscal mis en place aux frontières de leurs États-nations. Sur la base de l'approche planétaire, l'équipe du commissariat continuera de s'appuyer sur ce cadre.


La liste des participants et des groupes participants : (par ordre alphabétique)


Commissaires : Bruno Latour & Martin Guinard avec Eva Lin (programmes publics)


Conseillers : Chuang Chun-Mei, Huang Chien Hung, Yuk Hui, Hung Kuang-Chi, Paul Jobin, Tsai Ming Jiun, Wu Mali


Les artistes : Aruwai Kaumakan / Erika Balsom et Grégory Castéra (Conseil), avec Daniel Steegman Mangrané / June Balthazard & Pierre Pauze / Hicham Berrada / Cemelesai Dakivali / Chang Yung-Ta / Chen Yin-Ju / Sections de cuisson (Daniel Fernández Pascual & Alon Schwabe) / Cui Jie / Em'kal Eyongakpa / Fablab Dynamic / Anne-Charlotte Finel / Jean-Michel Frodon & Rasha Salti / Femke Herregraven / DJ Hatfield / Hai-Hsin Huang / Hamedine Kane & Stéphane Verlet-Bottéro avec l'aide d'Olivia Anani, Lou Mo & Nathalie Muchamad / Jean Katambayi Mukendi / Navine G. Khan-Dossos / Franck Leibovici & Julien Seroussi / Antonio Vega Macotela / Marianne Morild / Fernando Palma Rodriguez / Mika Rottenberg / Jonas Staal / Daniel Steegmann Mangrane / Su Yu Hsin / Agence territoriale ( John Palmesino & Ann-Sofi Rönnskog) / Yao Jui-Chung


Equipe du Théâtre des négociations : Hsin-Hsing Chen / Wen Ling Hong / Paul Jobin / Yi-Ping Lin / Wenling Tu / Chia Ling Wu / Shashank Keshavmurthy
















12ème édition de la Biennale de Taipei, Taïwan June Balthazard and Pierre Pauze, MASS (still), 2020. Video installation, mixed materials, variable size. Work commissioned by Hermès Horloger. Bienne, Switzerland. April 2020.

© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2020. Tous droits réservés

June Balthazard and Pierre Pauze, MASS (still), 2020. Video installation, mixed materials, variable size. Work commissioned by Hermès Horloger. Bienne, Switzerland. April 2020.