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Extraits du dossier de presse


Le Manoir de Kernault conserve une échelle somme toute assez humaine. La silhouette si caractéristique du logis avec ses grandes cheminées, le grenier à pans de bois qui lui fait face, l’ensemble est encore empreint des fonctions premières du lieu, habiter et travailler, et aussi d’une certaine sérénité. Surtout, les jardins du clos, anciennement potager ou verger, ceints de hauts murs de pierre, ont une grande qualité d’espace. C’est donc tout naturellement que l’invitation a été faite à Roland Cognet, liée au rapport particulier qu’il entretient avec la nature et à la traduction qu’il en donne: la monumentalité de ses œuvres, son rapport aux matériaux et à  l’espace.


Lors de 3  résidences artistiques en 2012 et début 2013, Roland Cognet crée in situ dans le clos du manoir 3 sculptures monumentales qui dialoguent avec le bâti et la nature environnante. À la fois imaginées comme une continuité de l’architecture, telle la Greffe des peupliers sur les piliers du grenier à pans de bois, ou comme une confrontation à l’architecture, elles sont des événements remarquables dans le paysage et en intérieur.


Souvent les arbres se déplacent… pour connaître une nouvelle vie, ici en tant qu’œuvre d’art. C’est un déplacement à plus d’un titre puisque l’ensemble des arbres provient du domaine, qu’il s’agisse des peupliers ou encore des deux morceaux de séquoia utilisés. Ce sujet centenaire séchait sur pied à proximité du château et devait être abattu. De sujet, l’arbre devient objet-mémoire, mémoire qui s’enrichit du voyage depuis Trévarez, suite à ce gigantesque chantier que fut l’abattage de l’arbre le 24 janvier.










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« Mon intention à Kernault est de répondre au site : l’idée est de créer une œuvre qui puisse dialoguer avec l’environnement des lieux, mais aussi avec sa culture spécifique et ses matériaux. Le Manoir de Kernault s’impose par une certaine austérité mais aussi par une simplicité des formes et des proportions. Les bâtiments et les espaces sont ajustés afin de donner une ouverture sur le parc, les arbres, le paysage. C’est à partir de ces éléments que je vais bâtir mon projet, à l’aide de dessins de recherche sur le site pour mieux en saisir les enjeux. » Roland Cognet

Greffe

Lors de sa résidence en décembre 2012, Roland Cognet a travaillé à une première installation: 9 troncs de peupliers provenant du parc de Trévarez ont été positionnés près du grenier à pans de bois. Tronçonnées dans leur partie haute pour s’emboîter aux 9 paliers du grenier à pans de bois, les pièces de bois, laissées brutes, apparaissent dans le prolongement de l’architecture du grenier. Cette installation nous dit le cycle naturel et le recyclage, la matière inerte, celle façonnée par la main de l’homme, architecturée, pour abriter.


Taille directe

En janvier 2013, Roland Cognet installe Taille directe. En intérieur cette fois, dans les anciens communs sous le grenier à pans de bois, le ty krampouezh, un tronc d’arbre et une poutre sont posés côte à côte au sol. L’œuvre intrigue… le tronc d’arbre a été évidé pour en extraire une poutre. Du tronc, il ne reste que les 4 demi-cercles qui ont été rassemblés après le sciage de la poutre. Les matériaux contrastent, entre la surface lisse de la poutre dont on voit les veines et les couleurs changeantes du bois, et la rugosité de l’écorce du tronc. Les deux pièces monumentales sont en communion avec l’espace du ty krampouezh. Confrontées à l’échelle humaine, elles nous rappellent la fugacité de la vie, sa fragilité, par contraste avec tout ce qui demeure autour.


Le Grand Sequoia

En avril, la sculpture la plus monumentale de l’exposition est installée dans l’ancien potager du manoir. Roland Cognet a dessiné la partie manufacturée de son œuvre, un socle métallique d’aspect industriel dont la couleur orange contraste avec l’environnement végétal et le bâti ancien. Cette œuvre composite est faite de ce socle et d’une imposante grume du grand sequoia de Tévarez. L’œuvre est conçue eb fonction de sa situation spécifique au site. La hauteur du socle, calculée en fonction des murs d’enceinte et la couleur vive des poutrelles métalliques en font un événement immédiatement saisissable. Le visiteur pourra l’apercevoir du parc et en passant les grilles du manoir, il pourra s’en approcher et y voir, peut-être, sur l’une des faces de la bille de pied, une fleur géante.


Platanes

Simultanément à son travail de sculpteur, Roland Cognet utilise régulièrement comme autres médiums le dessin, la gravure sur bois, la photographie ou encore la vidéo.

Lors de sa première venue à Kernault, à l’automne, Roland Cognet a filmé en contre-plongée les grands platanes de l’allée qui mène à la voie ferrée, au nord du parc. En un plan fixe, il a capté le mouvement du vent dans ces arbres aux larges feuilles. Dans une petite pièce obscure, dans les communs du grenier à pans de bois, le visiteur est plongé dans un univers silencieux, au ralenti, hors du temps. « C’est un moment contemplatif pour le spectateur et qui poursuit le lien de l’arbre et du lieu dans cette exposition. ». Roland Cognet

Exposition du 19 avril au 11 novembre 2013. Manoir de Kernault EPCC, Chemins du patrimoine en Finistère - 29300 Mellac. Tél.: +33 (0)2 98 71 90 60.


  Roland Cognet, Souvent les arbres se déplacent

  Manoir de Kernault

  19.04 - 11.11.2013

Roland Cognet, Souvent les arbres se déplacent, Manoir de Kernault

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