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Communiqué de presse
Pour son exposition personnelle intitulée Le bois de Luminaville, Martine Aballéa nous entraîne dans un univers parallèle, énigmatique et hors du temps. L’artiste française, née à New York en 1950, commence au début des années 2000 son projet autour de Luminaville, un lieu où il ne fait ni jour ni nuit. Cette ville imaginaire est dénuée de présence humaine. Toujours plongée dans le noir, elle n’est éclairée que par la luminescence des bâtiments, de la végétation et des divers objets qui l’habitent.
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Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.
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Martine Aballéa, Le bois de Luminaville (détail), 2016. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris
Avec Le bois de Luminaville, Martine Aballéa propose un jardin à la fois féerique et troublant dans lequel elle invite le visiteur à déambuler. Cet espace naturel indéfinissable, irradié par des végétaux fluorescents, comprend des éléments identifiables mais toujours différents de leur aspect original. Plus qu’un paysage fantastique, elle nous donne à voir une construction indicielle, une réalité volontairement laissée inachevée et empreinte d’une inquiétante étrangeté. Elle permet à tout un chacun de s’y projeter comme dans un décor, d’y construire de multiples scenarii, de possibilités de films.
Le texte de Gauthier Melin
Martine Aballéa occupe une place atypique sur la scène artistique contemporaine. Bien qu’issue de l’art conceptuel, son oeuvre est à la croisée de la littérature, la photographie et la botanique. Elle constitue un mélange complexe d’images, de textes et d’ambiances où l’expérience du spectateur est primordiale. Quelque soit le medium utilisé, le paysage est chez elle un leitmotiv. Plus qu’une simple représentation de la nature, il est une construction mentale, un paysage métaphysique qui nous invite à nous projeter dans notre intériorité.
Mélancolie d’un monde perdu ou vision d’un avenir lointain ? À une époque où l’on s’interroge à propos des conséquences de la surpopulation mondiale sur notre environnement naturel, Martine Aballéa imagine des mondes dénués de présence humaine. Son regard, teinté de romantisme et d’absurde, évoque des temps immémoriaux où le végétal semble prendre l’ascendant sur toute autre forme de vie, invente de nouveaux écosystèmes au sein desquels les plantes auraient un rôle pleinement actif. Du « Jardin Inconnu », installation où poussent des roses vertes à feuilles rouges, aux « Intrigues végétales», une série photographique prenant la forme narrative d’un soap opera peuplé d’arbres colorés, elle a réalisé de nombreuses pièces préfigurant « Le bois de Luminaville », ici présenté dans la Galerie Édouard-Manet.
Luminaville est un projet initié au début des années 2000, emblématique de ces espaces « entre » que crée Martine Aballéa. C’est une cité uniquement composée de lumière dans un lieu où il ne fait ni jour ni
nuit. « Le bois de Luminaville » en est son jardin où l’on ne distingue plus le vrai du faux, le naturel de l’artificiel, l’intérieur de l’extérieur. Bien que plongé dans le noir, ce bois est d’une étonnante clarté, illuminé par la pseudo-bioluminescence végétale et par différents éléments de mobilier. La lumière semble se dégager des objets et des plantes habitant l’espace. Nous sommes ici comme dans une photographie en négatif. Nos codes optiques s’inversent, notre rétine se dilate, notre perception spatiale bascule. Nos sens se réveillent un à un, prêts à explorer cette nouvelle matérialité qui nous entoure.On est accueilli dans « Le bois de Luminaville » par une buvette où l’on sert l’eau de la source locale, la Luminette. Doit-on boire cette eau ? Quels seront les effets de ce liquide ? Est-ce une invitation à quelque rituel chamanique afin de communiquer avec les esprits du lieu ? Ou alors sommes-nous les malheureux cobayes d’un test scientifique ? Face à cette introduction énigmatique, on ne sait trop si l’on doit s’émerveiller ou s’inquiéter. Poison ou rafraîchissement, piège ou objet de plaisir, Martine Aballéa joue avec la crédulité du visiteur dès le début de son parcours. Confronté à lui-même, il tente d’interpréter son environnement, interagit avec ce qu’il voit, entend ou touche, réalisant une série de choix qui auront une incidence dans le scénario qu’il commence à construire.
La balade continue. Dans un agencement minutieux, des indices sont disséminés afin que nous puissions recréer des espaces familiers : le bois, la fontaine, le salon. Les éléments présents sont contradictoires. Ils nous ramènent à la fois à la sphère domestique et à un environnement naturel. Des fenêtres, des portes apparaissent entre les arbres. Elles sont tantôt des points de passage, tantôt des simulacres sans issue. Ces signes juxtaposés sont des repères rassurants autant que des éléments brouillant les pistes de notre compréhension. Ce savant mélange, enveloppé de chants mélodieux, nous plonge dans une atmosphère insaisissable, dans un entre-deux où le réel et le fictif participent ensemble à la création d’un cadre dont les limites se dissolvent au fur et à mesure de notre avancement. Cette architecture immatérielle et mouvante, qui rappelle les scénographies de David Lynch, constitue ainsi un décor propice à une expédition dans notre propre espace mental.
Martine Aballéa lance au visiteur une invitation au voyage à travers un autre réel, dans lequel il doit redéfinir sa perception de l’espace et du temps. Tel un explorateur dans un parcours illusoire, il essaie de rapprocher ce qu’il voit avec ses connaissances, ses souvenirs, ses angoisses et ses désirs. À partir de ces quelques stimuli sensoriels, le visiteur se perd sans trouver la finalité de son cheminement. Il se trouve dans un rêve éveillé, dans un état hallucinatoire où il peut contempler paisiblement ces particules de lumière qui l’entourent, tout en se demandant, peut-être avec une certaine appréhension, s’il trouvera la sortie.
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2016. Tous droits réservés
Exposition du 14 avril au 11 juin 2016. Ecole municipale des beaux-arts, Galerie Edouard Manet, 3 place Jean Grandel -92230 Gennevilliers. Tél.: +33 (0)1 40 85 67 40. Ouverture du lundi au samedi de 14h à 18h30.
14.04 - 11.06.2016