Archives expositions personnelles France

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L’exposition Anima de Laurent Grasso au Collège des Bernardins est conçue comme un tout, à la manière d’un film en chapitres : une architecture mentale et physique qui se déploie dans l’espace avec une oscillation permanente entre phénomènes invisibles et faits tangibles. Répondant à la force des lieux par une proposition plastique nouvelle, l’artiste applique le même mécanisme de recherche au lieu d’exposition qu’au lieu de tournage : il met en jeu et révèle la mémoire du lieu, infusée des flux qui le traversent.

Dans la nef du Collège des Bernardins, Laurent Grasso a conçu une nouvelle série de peintures Studies into the Past. Elle vient prolonger son travail de longue date sur le temps et le voyage dans le temps où des systèmes d’échos et de mise en abyme viennent approfondir ici un sentiment de flottement face à cette archéologie imaginaire du travail. À la forêt du Mont Sainte-Odile répond celle des colonnes de la voûte cistercienne du Collège des Bernardins, sur lesquelles viennent se fixer, par un système d’accroche en bronze, une série d’huiles sur bois. L’artiste s’est inspiré du 17e siècle hollandais présentant des intérieurs historiques. Plus précisément de l’accrochage des obiit, ces armoiries funéraires placées aux piliers des églises. Par ailleurs des phénomènes étranges caractéristiques de son travail (nuages, rochers en lévitation, flammes) semblent avoir traversé l’écran pour envahir les vastes architectures voûtées représentées sur les peintures. Ces motifs agissent comme des surfaces de projection, et contribuent à la construction de la syntaxe distanciée qui structure l’oeuvre de l’artiste.

La démarche artistique de Laurent Grasso prend également volontiers racine dans des lieux qui concentrent différents récits et mythologies. Ainsi pour ce nouveau projet l’artiste s’est tout particulièrement intéressé aux phénomènes d’un lieu à la force mystérieuse et tellurique, le Mont Sainte-Odile, qui domine la plaine d’Alsace. Lieu de pèlerinage dédié à Sainte Odile, où une adoration perpétuelle est pratiquée depuis la fin du 19e siècle, ce site est très proche d’un point de relevés géoscientifiques lié à l’étude de la « zone critique ». Mais c’est également  région susceptible d’être traversée par de puissants courants cosmotelluriques qui suscitent depuis longtemps l’intérêt de géobiologues, en particulier un mur plus connu sous le nom de « Mur Païen », édifié sur près de 11 kilomètres dans la forêt qui entoure le Mont et qui constitue une sorte d’énigme archéologique.

Au Collège des Bernardins, Laurent Grasso présente son dernier film, tourné aux abords de ce Mur, dans lequel se déploient d’étranges événements, notamment sous forme de feux. « J’ai eu l’idée en marchant près du mur de faire sortir des flammes sans que l’on puisse identifier leur source, un peu comme des flammes magiques, suspendues et déconnectées. » (Laurent Grasso). L’artiste s’est inspiré des différentes histoires et mythologies qui entourent ce site aux multiples temporalités pour bâtir le concept de son projet : « Le Mont Sainte-Odile rejoint mon intérêt pour les lieux traversés par différents flux. » (Laurent Grasso). Le travail de Laurent Grasso envisage l’espace du film comme un espace mental. Le spectateur est face à un territoire à la frontière du réel et du rêve, sur les bords d’un monde non identifié. « Dans mon film on est face à un territoire mi-imaginaire, mi-réel, un peu comme le Mont Analogue, au seuil d’un monde parallèle où se rencontrent des éléments hétérogènes : un pyrophone, un renard. » (Laurent Grasso)

Sensible à la force émanant de certains lieux et postulant qu’un jour cette force pourra être mesurée, Laurent Grasso envisage l’espace du film comme un espace mental. Le spectateur est mis en face d’un territoire à la frontière du réel et du rêve, sur les bords d’un monde non identifié. Le film, dont la musique est composée par Warren Ellis, est montré dans l’ancienne sacristie du Collège sur un écran LED, un objet choisi pour ses qualités sculpturales, formellement proche d’une machine émettrice d’un signal.

À la multiplicité de points de vus adoptés par la caméra dans le film répondent la multitude d’yeux qui apparaissent sur des branches en bronze et en néon Panoptes. Non sans rappeler les représentations de Sainte Odile qui tient ses yeux sur un livre ouvert, référant de la vue qu’elle a miraculeusement retrouvée, elles convoquent davantage en réalité la figure de Sainte Lucie, et notamment sa représentation par le peintre du Quattrocento Francesco del Cossa. La Sainte y est figurée avec une tige d’apparence végétale supportant ses propres yeux. La sculpture s’inscrit dans les recherches de Laurent Grasso autour de la vision, de la surveillance, mais aussi du pouvoir de l’objet. Egalement reprises en néon, ces sculptures incorporent le motif du regard omniscient, exploré par l’artiste depuis quelques années à partir de la figure mythologique d’Argos Panoptes, le berger aux cent yeux, et La Vision de Zacharie, un tableau d’Ambroise Crozat du 18e siècle représentant un rocher couvert d’yeux. Ces oeuvres rejoignent l’idée de l’objet magique, qui se ‘charge’ d’un pouvoir de vision, au contact du spectateur. S’interrogeant sur la signification de la vision, l’artiste met en perspective des croyances antiques sur l’oeil comme source de lumière, mais aussi des approches surréalistes de la vision comme spiritualité.

Enfin, deux autres sculptures reprennent les préoccupations soulevées par le film Anima. La sculpture lumineuse en onyx The Owl of Minerva évoque la silhouette simplifiée de la chouette de Minerve. Elle fait partie d’une série initiée pour une commande à l’Institut de France à Paris dans laquelle sont réinvestis des symboles historiques. Tel le colosse de Constantin, l’échelle monumentale de la sculpture opère un déplacement d’échelle amplifiant l’autorité de la chouette comme figure animiste. La sculpture Anima représente quant à elle un jeune garçon qui tient dans ses bras un renard. En relation directe avec l’apparition de ce même animal dans le film, cette oeuvre s’inscrit dans une série qui explore le lien de l’enfant au sacré. À la manière d’un messager ou d’un oracle, le jeune garçon semble avoir accès à quelque chose d’unique ou détenir la clé d’un savoir. Renvoyant, entre autres, comme d’autres œuvres de cette série, au motif du Salvator Mundi souvent représenté sous les traits du Christ enfant tenant en ses mains un globe terrestre, cette figure idéalisée de l’enfant semble s’adresser au visiteur et interroge. Anima : quel est ce souffle dont l’artiste cherche à nous parler ?

Laurent Grasso est un artiste français travaillant entre Paris et New York. Son travail s’inspire des découvertes scientifiques, des sciences humaines mais aussi de rumeurs et de croyances, pour saisir des formes et des symboles qui ont traversé l’histoire et les rendre visibles dans un vocabulaire moderne et sensible. Ses films, sculptures, peintures et photographies sont mis en scène dans des expositions immersives qui plongent le spectateur dans une atmosphère mystérieuse et invitent à la réflexion. Souvent dans son oeuvre, l’artiste s’efforce de capter les signes inscrits de manière persistante et inconsciente dans notre imaginaire collectif et les restitue au public avec un langage sensoriel.

Laurent Grasso, Anima

Collège des Bernardins, Paris

14.10.2022 - 18.02.2023

 

 

 

 

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Communiqué de presse

À l’automne 2022, le Collège des Bernardins invite l’artiste contemporain Laurent Grasso à investir entièrement son bâtiment avec une série de nouvelles créations : peintures, vidéos et installations. Résultat d’un intense échange avec les acteurs du Collège depuis plusieurs années, cette collaboration artistique vient illustrer la manière dont l’élégant bâtiment cistercien, en communion avec les oeuvres de Laurent Grasso, se font écho et s’inspirent l’un l’autre.

Cette exposition intitulée Anima s’inscrit dans le cadre des travaux de recherche de la chaire Laudato si’ pour une nouvelle exploration de la Terre initiée par le Collège des Bernardins en 2021 dans le sillage des travaux du philosophe Bruno Latour, récemment décédé, et dirigée par Grégory Quenet, historien de l’environnement. Elle est présentée dans le cadre de l’OPUS 4 du Festival des Bernardins intitulé Terra Mysteriosa avec une programmation pluridisciplinaire – cinéma, musique et littérature – autour du thème du lieu.

 

 

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En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.

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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…