Archives expositions personnelles France
Archives expositions personnelles (J)
Eva Jospin, de Rome à Giverny
Musée des impressionnismes, Giverny
19.11.2021 - 16.01.2022
Eva Jospin au Musée des impressionnistes, Giverny
Après des études à l’École nationale supérieure des beaux-arts, Eva Jospin est lauréate du Prix de l’Académie des beaux-arts en 2015. L’année suivante, elle est pensionnaire à la Villa Médicis, à Rome. Au cœur de ses inspirations artistiques, l’Italie, comme une seconde patrie, parcourt en filigrane l’ensemble de sa production. Cette présence se devine dans le rattachement aux thèmes classiques de l’histoire de l’art, dans le souvenir des mythes antiques, ou encore dans les références aux capricci, ces peintures du XVIIIe siècle constituées de paysages imaginaires, mêlant ruines, éléments architecturaux et motifs végétaux. Ce sont aussi les jardins italiens, ceux de la Renaissance ou nés du maniérisme, qui, par leurs fabriques, grottes et nymphées, nourrissent l’inspiration de l’artiste.
Cette sensibilité toute particulière d’Eva Jospin à la nature est à l’origine d’une commande de la part du musée des impressionnismes Giverny, de deux sculptures venues enrichir les jardins de l’institution. La première, installée en mai 2021, Edera, crée une illusion entre la nature et l’œuvre en présentant un entremêlement de lierre (edera en italien), de lianes et de branches de bronze et de laiton, en écho avec la glycine qui orne l’arche d’entrée. Près de la prairie, Bois des nymphes, réalisée en juillet dernier, haute de 3,50 mètres, évoque pour sa part l’iconographie des divinités féminines qui régnaient sur les paysages antiques. En parallèle à cette commande, l’artiste a reçu carte blanche dans les collections du musée pour l’automne 2021. De Rome à Giverny, c’est donc autour du thème de la nature, si cher aux impressionnistes, que se noue ici un riche dialogue avec les œuvres des peintres impressionnistes.
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Gilles Aillaud
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Marika Prévosto
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sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Exposition du 19 novembre 2021 au 16 janvier 2022. Musée des impressionnismes Giverny, 99 rue Claude Monet - 27620 Giverny. Tél. : +33 (0)2 32 51 94 65.
Chambre de soie
C’est à l’occasion de sa résidence à la Villa Médicis – Académie de France à Rome, en 2016-2017, qu’Eva Jospin découvre le décor enchanteur de la Salle des broderies du palais Colonna. Les précieuses tentures du XVIIe siècle couvrent les murs d’un enchevêtrement de plantes et d’animaux brodés de fils d’or et de soie. L’usure laisse apparaître par endroits le dessin tracé sur la toile de fond pour guider le travail des brodeurs. Face à cette juxtaposition du trait noir du dessin et de la surface chatoyante de la broderie, révélée par le passage du temps, l’artiste pense imaginer un carton pour une oeuvre textile. L’idée mûrit au fil du temps, nourrie par l’observation des oeuvres des Nabis et plus particulièrement de la peinture d’Édouard Vuillard, où les figures se fondent dans les motifs des arrière-plans. Une rencontre avec Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de Dior, va permettre de concrétiser le projet. La broderie sera le décor d’un défilé de la maison de haute couture : une immense Chambre de soie (2021), longue de 95 mètres, entièrement dessinée et colorisée par Eva Jospin, et brodée par la Chanakya School of Craft de Mumbai, une école qui préserve les savoir-faire indiens et forme à cet artisanat recherché les femmes des milieux modestes. La tenture immense déroule un enchevêtrement onirique d’architectures imaginaires, de silhouettes d’arbres et de textures minérales, citant de nombreuses créations précédentes de l’artiste, métamorphosées par la couleur qui fait avec cette broderie une entrée triomphale dans son oeuvre. La Chambre de soie, avec ses dessins préparatoires, est présentée en regard du Parterre de marguerites de Gustave Caillebotte, icône du musée.
Au centre de la salle, Grotte Folie (2018), dévoile progressivement au spectateur qui en fait le tour la métamorphose du carton en pierre taillée et en roche ravinée, où les feuilles et les alvéoles évoquent tantôt les jeux de couleur d’un décor, tantôt des strates géologiques, et où le travail de la main semble s’être allié à celui du temps et de l’érosion.
Minéral et végétal se mêlent aussi dans Forêt (en scène) (2016), sculptés dans le carton, tracés au cutter, l’austérité du matériau instaurant une tension entre minimalisme et abondance, comme dans les dessins à la fois épurés et foisonnants. L’oeuvre enferme mystérieusement une forêt dans une grotte, autre motif cher à l’artiste. En 2018, Eva Jospin a ainsi créé un Nymphée pour le jardin du Domaine de Trévarez et une Folie pour le parc du Domaine de Chaumont-sur-Loire. C’est en moulant le béton sur des matrices de carton qu’elle a obtenu les parois de ses grottes artificielles de Trévarez et de Chaumont-sur-Loire, un jeu d’empreinte que l’on retrouve aussi dans son Mur minéral (2019). Les grottes en carton présentées ici permettent toutefois d’appréhender, sous la forme précieuse de la miniature, la façon dont Eva Jospin réimagine leurs parois à partir de son matériau de prédilection, alternant les structures architecturales et les caprices de la rocaille, sous une voûte festonnée de feuilles de laiton.
Dessinées à l’encre ou brodées en couleurs, sculptées dans le bronze ou taillées dans le carton, les forêts sont au centre de la production d’Eva Jospin. Silencieuses et immobiles, cristallisées dans un espace intemporel, elles invitent à la contemplation et à l’émerveillement, mais suscitent aussi l’inquiétude et la peur, la quête initiatique, le secret. Celles d’Eva Jospin sont denses et habitées d’une profusion de détails. La sobriété du carton, matériau humble et austère, cache néanmoins une grande richesse de textures, capables de traduire aussi bien l’écorce rigide du bois que la délicatesse des éléments végétaux. La diversité des découpes suivant le sens des cannelures et des alvéoles, le montage et les superpositions des couches, créent comme un mouvement et des jeux de perspective.
Commissariat : Eva Jospin, artiste, et Cyrille Sciama, directeur général du musée des impressionnismes Giverny, conservateur en chef du patrimoine.
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