Archives expositions personnelles France

Archives expositions personnelles (B)

Abdelkader Benchamma est réputé pour sa pratique virtuose du dessin, qu’il adapte en toute liberté à la configuration des lieux qui l’accueillent. Ses univers instables, faits de tourbillons, de collisions et de sédimentation, sont ouverts à l’imaginaire, pouvant évoquer pour le visiteur un vortex, un paysage, un cosmos. Tirant son inspiration de la littérature, de l’astrophysique, de la philosophie et de l’ésotérisme, l’artiste développe un univers de matières en tension, empruntant au champ de la physique son lexique et son réseau de forces : mouvement, conflit, résolution, évaporation, solidification, disparition. Le visible disparaît, le figuratif devient abstrait et l’évidence prête à conjectures. Benchamma plonge le visiteur dans un trouble disqualifiant l’infiniment grand et l’infiniment grand, en perte de repères. Il applique en effet la théorie de la genèse des formes d’Albert le Grand au XIIIe siècle, où le philosophe faisait le postulat que les formes ne se contentent pas d’habiter un lieu mais qu’elles sont produites par lui.

Partout où il se manifeste, Benchamma joue avec ce que l’on nomme le génie du lieu. Il l’a fait au collège des Bernardins pour la Nuit Blanche 2018 en déployant sur le sol un hommage à l’un des premiers hommes à avoir pensé l’expansion de l’univers: le prêtre, astronome et physicien Georges Lemaître, qui fut l'un des premiers hommes à avoir pensé l’expansion de l’univers. Là, transformant provisoirement l’ensemble de la nef à l’aide de formes profuses et abstraites peintes sur une toile amovible, l’artiste proposait de nous immerger dans un rêve éveillé, « l’Echo de la naissance des mondes » qui épouserait l’architecture du Collège pour en bouleverser la perception, avec un immense dessin sans début ni fin, ni centre, ni point de vue d’ensemble. Il a ensuite présenté à la galerie Templon à Paris en mars 2019 une vaste et dense scénographie personnelle, amplifiée et précise, intitulée Engramme. Il y convoquait apparitions, symboles, représentations interdites et visions inconscientes pour aborder ces questions: comment l’humanité est-elle programmée pour comprendre les images, qu’est-ce que la croyance aujourd’hui?

A Sérignan, le titre de l’exposition, Fata Bromosa (littéralement Fée des brumes), renvoie de manière lacunaire àa brouillage de la perception cher à Fra Angelico. Le terme évoque un phénomène optique observé par les navigateurs au Moyen-Âge et se matérialise par une superposition de mirages qui donne l’impression d’un brouillard aux bords lumineux. Les images observées sont ainsi amplifiées et déformées de manière spectaculaire, des formes étranges apparaissent au fil de l’horizon.

Abdelkader Benchamma convoque tous ces enjeux au Mrac Occitanie et établit un dialogue entre pièces récentes et nouvelles productions, toutes reconfigurées à l’échelle du lieu. Le premier espace présente une série de peintures sur papier inspirées des marbres découverts lors de son séjour à Rome, qui par un jeu de veinures, créent des formes abstraites néanmoins chargées symboliquement et spirituellement. Il évoque ces marbrures comme ancêtres du test de Rorschach, alors appliquées à un espace dévoué à la croyance, qui plongeaint le croyant dans un état réceptif où des perceptions altérées pourraient survenir. L’artiste utilise dans ses dessins une grande variété de techniques et de médiums; la bombe aérosol côtoie le feutre délicat, les peintures à base de cuivre, d’argent ou d’aluminium créent un jeu de correspondances avec les matériaux utilisés par les alchimistes au Moyen-Âge. Le deuxième espace, plus réduit, abrite diverses oeuvres autour du thème des miracles et des prodiges. Inspirés à la fois des gravures anciennes et de l’iconographie d’Internet, ces dessins nous interrogent sur l’imagerie qui a façonné un imaginaire collectif tendant à disparaître en l’état, mais persistant sous d’autres formes pour alimenter les rumeurs et théories du complet. Dans le dernier espace, un dessin monumental au sol déborde sur les murs, oscillant entre une installation d’étranges tapis et une constellation de mosaïques, un paysage minéral en ruine. Convoquant ici les formes et images des lieux de cultes, l’artiste aborde ici une autre relation physique au dessin, plus immersive, avec toujours en filigrane, comme déjà abordée clairement à la galerie Templon, l’interrogation sur le rapport entre les images et nos régimes de croyance.

Abdelkader Benchamma, Fata Bromosa

Musée régional d’art contemporain Occitanie, Sérignan

23.11.2019 - 19.04.2020 - Après réouverture, prolongation jusqu’au 20.09.2020

 

 

 

 

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Communiqué de presse

Invité pour la première fois dans un musée français, Abdelkader Benchamma investit trois salles du Mrac Occitanie dans une installation immersive évoquant son travail réalisé en automne 2018 lors de sa résidence à la Villa Médicis à Rome dans le cadre du premier Prix Occitanie – Médicis.

 

 

 

 

 

 

 

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En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.

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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…