Le matériau qu’utilise Simone Pheulpin est des plus simples : des bandes d’un calicot non blanchi, un coton brut traditionnel des Vosges. Méconnaissable, cette matière est modifiée dans sa structure et sa nature par son façonnage en un empilement régulier et dense de plis, maintenus sur l’intérieur par une multiplicité d’épingles à l’exclusion de tout autre procédé. Circonvolutions, failles et effets de matière : l’aspect organique et minéral des ouvrages ainsi obtenus (dé)voile des espaces poétiques où rêve le regard.
Pour exalter et affirmer la nature sculpturale des œuvres, l’ouvrage privilégie à l’évidence l’harmonie visuelle. Le rythme alterne oeuvres reproduites en majesté ou isole des détails, et présente également des mises en contexte lors d’expositions.
Le choix de varier les papiers pour les reproductions, la partie biographique et les cahiers réservés au texte participe enfin du raffinement voulu pour cet ouvrage.
Quant au texte de Christophe Pradeau qui échappe au commentaire classique, il intervient comme une sorte d’équivalent littéraire pour éclairer l’oeuvre de Simone Pheulpin et sera lu lui aussi comme une création à part entière.