Archives 1er semestre 2017

Raphaël Zarka, Espai Pavimenta

EACC, Castellon de la Plana (Espagne)

03.02 - 21.05.2017

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Traduction du communiqué de presse E-Flux

 

L'EACC (Espace d’art contemporain de Castelló) accueille la première exposition personnelle en Espagne de l'artiste français Raphaël Zarka. Ce projet spécifique à l'EACC est coproduit avec BPS22, Musée d'art de la Province de Hainaut à Charleroi, en Belgique.















 


















































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Francesco Jodice, Panorama, Fotomuseum Winterthur, Zurich

© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2017. Tous droits réservés

Né à Montpellier en 1977, et installé à Paris, Zarka appartient à une génération de jeunes artistes qui utilisent les formes trouvées comme matière première de leur travail. Et bien que le point de départ de son travail soit fondamentalement sculptural, il s'intéresse particulièrement à l'art dans les espaces publics et au défi qu'ils posent aux artistes, mû par sa fascination permanente depuis son plus jeune âge pour le skateboard et toute la culture qui l'entoure. Il a de fait développé cet intérêt dans différents essais sur l'histoire du skateboard, sur sa topographie et ses stratégies, et comment l'expérience du patinage dans les différentes sculptures urbaines et les espaces publics redéfinit ces lieux. En tant que tel, l'artiste aborde la pratique du skateboard comme une sorte de réécriture des espaces conçus pour un usage particulier, pour ensuite les transférer à sa pratique artistique. De cette manière, il réitère la même pratique qui avait auparavant alimenté son intérêt pour les constructions sculpturales abandonnées afin de leur donner de nouveaux usages.

Utilisant le concept de "sculptures documentaires" en ce qui concerne sa pratique, Zarka souligne son désir de travailler volontairement avec des formes préexistantes que l'on découvre, plus qu’aux formes inventées. À la manière d'un archéologue qui fouille un objet, l'artiste ne se soucie pas seulement de ce qu'il a découvert, mais aussi de l'endroit et de la manière dont il a été trouvé et de l'histoire qui l'entoure, et rend indistinctement son approche théorique à travers la photographie, la vidéo, la sculpture et le dessin.


écologie de la création artistique critique et contemporaine, son intérêt pour la réutilisation définit le rendu de ses sculptures "skateables", conçues à partir d'objets scientifiques par le mathématicien Arthur Schönflies (1853-1928), petits éléments géométriques qui s'emboîtent sans laisser d'espace vide. Zarka a conçu ces modules en les amplifiant à l'échelle des mobiliers urbains et en leur permettant ainsi d'être utilisés par les skateboarders. Ces formes en acier corten, dont les angles et les plans sont parfaits pour la planche à roulettes, sont des sculptures à part entière. En conséquence, les joueurs doivent s'adapter aux sculptures de Zarka de la même manière qu'ils co-optent les objets qu'ils trouvent dans l'espace public, l'échelle des modules étant basée sur les bancs utilisés par les skateboarders.

Dans son projet pour l’EACC, l'artiste transforme la salle d'exposition en un espace hybride où les skateboarders et les visiteurs doivent établir leurs propres cadres de cohabitation.

En parallèle, la série de photos Riding Modern Art qui illustre ce concept est exposée au niveau supérieur de la salle d'exposition. Ces photos, que l'artiste a extraites des magazines de skateboard, montrent diverses sculptures publiques utilisées par les skateboarders comme rampes, demi-pipes et autres. Ce travail d'archive en cours a débuté en 2005 sous forme de vidéo qui s’est transformée en une collection photographique à partir de 2007. Contrairement à la position adoptée par un historien de l'art ou critique, ici le travail de conservation de Zarka est basé sur une série d'images de sculptures publiques et l’usage qu’en font les skateboarders. Des sculpteurs renommés, comme Serra, Deacon, Oteiza et Solano, apparaissent aux côtés d'artistes inconnus ou méconnus par l'histoire de l'art dont la reconnaissance se limite au domaine local. Ce processus met également l'accent sur les photographes professionnels dont les images sont généralement limitées aux publications sur la planche à roulettes. Zarka les contacte pour leur proposer de faire partie de la collection, en leur offrant les mêmes conditions économiques qu'un magazine spécialisé. Enfin, il souligne la forte qualité chorégraphique des images en enregistrant les figures et formes réalisées par les patineurs dérivés de la géométrie des sculptures, d'une certaine manière, en traitant les sculptures presque si elles étaient une partition. En fin de compte, dans Riding Modern Art, Zarka assemble les rôles de conservateur, de collectionneur et d'éditeur. Riding Art moderne comprend des images de: Éric Antoine, Loïc Benoit, Dave Chami, Robert Christ, Jon Coulthard, Ryan Flynn, Gaston Francisco, Matt Georges, Hendrik Herzmann, Nikwen, Tuukka Kaila, Bryce Kanights, Guillaume Langlois, Jonathan Mehring, Ian O'Connor, Patxi Pardinas, Guillaume Périmony, Alberto Polo, Leo Preisinger, Adam Sello, Bertrand Trichet, Seu Trinh, David Turakiewicz, Davy Van Laere, Marcel Veldman, Maxime Verret et Alexis Zavialoff.




Exposition du 3 février au 21 mai 2017. Espai d’art contemporani de Castelló (EACC), Carrer de Prim, s/n  - 12003 Castellón de la Plana (Espagne). T +34 964 72 35 40.