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Communiqué de presse

La Nef du Grand Palais accueille jusqu’au 23 juin Le Léviathan, création gigantesque d’Anish Kapoor qui a su conquérir cet immense espace empli de lumière. 35 m de haut, 72.000 m3 de « vide » imposent une présence dense et souple à la fois dont la courbure principale épouse la forme du dôme transparent qui la surplombe. Remarquable réalisation in situ, dont les qualités formelles restent impossibles à d’appréhender en totalité de l’extérieur, même depuis les hauts escaliers. La lumière recopie sur la surface lisse de l’œuvre, changeant de couleur selon les déclinaisons lumineuses, les armatures de fer de la coupole, traçant des motifs sans cesse différents. Un choix particulier a été porté à l’apparence du matériau. Aucune rutilance ni effet miroir comme dans d’autres œuvres d’Anish Kapoor. Pas non plus d’effet matière comme dans ses œuvres de cire. Juste un matériau synthétique sobre, uniforme et satiné prêt à absorber, supporter et renvoyer les diverses lumières en provenance du ciel.


L’exploit technique qui a permis la réalisation de l’œuvre se conçoit quand on imagine la difficulté de conception de cette membrane d’une seule pièce de deux millimètres d’épaisseurs, tendue, gonflée et semblant flotter dans l’espace à la manière d’un aéronef. Le commissaire de l’exposition, Jean de Loisy, se souvient des ingénieurs imaginant ce pari totalement irréalisable.


Mais le projet a vu le jour grâce à une vision artistique sans faille. Comme en témoigne Jean de Loisy, l'objectif de cette maîtrise n'est pas un simple exercice de virtuosité, mais correspond au souci de l'artiste de donner la sensation que l'objet est généré par sa propre énergie, comme produit par la nature, et qu'il s'est développé en dehors de la main de l'artiste, avec une osmose avec le lieu où il se déploie.




"Cette grande force archaïque est pour moi liée à l'obscur. C'est un monstre encombré par son corps qui garde des régions oubliées de notre conscience." (Anish Kapoor)

L’essence organique de l’œuvre, déjà sensible de l’extérieur, se ressent bien plus encore quand on la pénètre. Dans un environnement chaud, confiné, nettement plus rouge, sanguin qu’à l’extérieur en fonction des nervures créées par l’armature de la nef en transparence, on se retrouve coupé du monde extérieur. "L'artiste essaie de nous plonger dans une situation psychique qui nous renvoie à des souvenirs oubliés" (Jean de Loisy, commissaire de l'exposition). Ainsi, l'artiste interroge l' "archaïque" ou plus précisément "ce qui s'est passé avant l'arrivée de l'homme et avant sa naissance."

Le rouge est une couleur régulièrement utilisée par Anish Kapoor qui l'utilise comme un médium à part entière, monochrome instable évoluant au rythme de la pulsation de notre sang. Comme il l'explique lui-même, "le rouge crée des ténèbres beaucoup plus profondes, psychologiquement et physiquement, que le noir ou le bleu."

" Les visiteurs seront invités à entrer dans l'oeuvre, à s'immerger dans la couleur et ce sera, je l'espère, une expérience contemplative et poétique." (Anish Kapoor). Spectaculaire, profonde, atteignant le registre du sublime, l'oeuvre Léviathan répond à ce que l'artiste considère être l'enjeu de son travail : "Parvenir par des moyens strictement physiques à proposer une expérience émotionnelle et philosophique inédite."

  Anish Kapoor, Leviathan
  Nef du Grand Palais, Paris
  12.05- 23.06.2011

Exposition du 12 mai au 23 juin 2011. Nef du Grand Palais - Porte principale, avenue Winston Churchill - 75008 Paris. Ouverture tous les jours sauf le mardi, lundi et mercredi de 10h à 19h, du jeudi au dimanche de 10h à minuit.

Anish Kapoor, Leviathan, Nef du Grand Palais, Paris

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