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Communiqué de presse

Pour sa première exposition institutionnelle en France, l'artiste et citoyen du monde Mircea Cantor investit du 16 septembre au 18 décembre les nouveaux espaces du Crédac à Ivry-sur-Seine avec une sélection d'oeuvres comportant trois productions inédites, qui traitent des croyances et idéologies entre quête du bonheur et réalisme parfois désenchanté.


La fin de la transparence en art joue à plein dans l'oeuvre de Mircea Cantor. Oeuvre mystérieuse aux multiples ramifications, elle plaide comme le dit son auteur pour "la nécessité d'incertitude". Une oeuvre qui va à contre-courant du besoin impératif actuel de tout connaître et de tout prédire.


More Cheeks Than Slaps, titre choisi par Mircea Cantor pour son exposition, évoque directement la sentence de l'Evangile "tu ne rendras pas le mal par le mal... mais tu tendras la joue gauche". C'est aussi le titre d'une des oeuvres de l'exposition (More Cheeks Than Slaps, 2011). Ces mots sont écrits à l'envers par l'artiste, traduits formellement en néon et lisibles grâce à leurs reflets dans un miroir.


Les éléments qui consituent cette installation forment un passage qui relie la salle ou est installée Rainbow (2011) et celle où se poursuit l'exposition, par la projection de Tracking Happiness (2009). Cette vidéo, accompagnée d'une musique de Adrian Gagiu, met en scène de manière quasi mystique un groupe de sept femmes.


Tels des anges vêtus de blanc, elles se promènent en file indienne puis forment un cercle, pieds nus sur du sable fin, un balai à la main. Chacune des traces qu'elles laissent est balayée par la personne qui suit. véritable image de paix, la scène se répète à l'infini, comme un mantra.



















 







Dans une autre salle, Mircea Cantor exprime une tout autre position à travers Fishing Fly (2011), sculpture monumentale reproduisant une sorte d'avion fabriqué à partir de barils de pétrole récupérés. Equipé d'un hameçon doré accroché sous la carlingue, il évoque à la fois un avion de chasse et un leurre de pêche. Symbole de vitesse, de puissance et de conflit, le véhicule semble ici échoué.


Sensible au contexte général dans lequel nous évoluons et dans lequel s’inscrit son travail, Mircea Cantor produit des œuvres qui semblent construites sur trois piliers : éthique, esthétisme et mysticisme. Il s’attache à découvrir le sens des choses, leur origine, voire leur tradition. Non par nostalgie ou par goût du folklore, mais pour tester comment différents champs du savoir et de la connaissance peuvent faire sens dans le monde contemporain.


Le sept, chiffre sacré (comme les sept jours de la création du monde, les sept notes de musique, les sept arts…) est omniprésent dans le travail de Mircea Cantor. C’est aussi le nombre d’œuvres présentées dans l’exposition au Crédac.


Ce chiffre est présent dans Rainbow (2011). Il s’agit d’une sculpture fixée au sol, constituée de panneaux de verre sur lesquels Mircea Cantor dessine un arc-en-ciel au sept couleurs fondamentales. Ce motif, réalisé avec ses propres empreintes digitales, en trempant son index dans sept encres différentes, dessine le motif du fer barbelé. A travers cette sculpture transparente, à la fois fragile et solide, il est à nouveau question d’identité et de singularité. Mircea Cantor associe ici deux motifs opposés l’un à l’autre. L’arc-en-ciel, figure de paix et d’alliance entre terre et ciel ; et le dessin d’une clôture, symbole de territoire interdit.


L’arc-en-ciel, phénomène optique et météorologique qui rend visible le spectre continu de la lumière quand le soleil brille pendant la pluie, est une figuration du visible et de l’invisible, deux sujets au centre du travail de Mircea Cantor.


Accrochée au mur de la même salle, Mircea Cantor a réuni et encadré sa collection de 69 petites vignettes illustrées (Fishing Files, 2011). De son enfance, l’artiste a conservé la collection quasi complète des images offertes avec les chewing-gum. Ce sont toutes des images d’engins… de guerre. Sur chacune d’entre elles, l’artiste a dessiné un hameçon à la feuille d’or, comme un enlumineur.


Depuis les origines de son travail, Mircea Cantor tente de se faire comprendre dans un langage qui puisse toucher le plus largement possible : « aujourd’hui, l’essentiel n’est pas de parler global, en jouant la carte des multinationales, mais de parler universel, ce qui est le contraire du global. C’est ce que la globalisation anéantit… »


Parfaitement ancrée dans son époque, l'oeuvre de Mircea Cantor contient un mélange subtil de quête du bonheur, de désir utopique d'une nouvelle époque et de réalisme parfois découragé. C'est le cas de I Decided not to Save the World (2011), une vidéo d'à peine une minute où un petit garçon dit de manière angélique, franche et rieuse qu'il a décidé de ne pas sauver le monde. Comme chacun sait les enfants disent la vérité, ce qui est une belle manière de ne pas faire des promesses qui ressemblent à des mensonges !

  Mircea Cantor, More Cheeks Than Slaps
  Le Crédac, Ivry-sur-Seine
  16.09 - 18.12.2011

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Mircea Cantor, More Cheeks Than Slaps, Le Crédac, Ivry-sur-Seine

Exposition du 16 septembre au 18 décembre 2011. Le Crédac Centre d'art contemporain d'Ivry, La Manufacture des Oeillets, 25-29 rue Raspail - 94200 Ivry-sur-Seine. Tél.: +33 (0)1 49 60 25 06. Entrée libre tous les jours sauf le lundi de 14h à 18h, samedi et dimanche de 14h à 19h et sur rendez-vous.