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Communiqué de presse

Invité dans le cadre de "Grand Ecart", 15e Festival de Saint-Briac, Jean-Yves Brélivet, artiste vivant et travaillant entre le Finistère et Paris, propose une création originale spécialement conçue pour le jardin du presbytère. Son univers poétique et résolument contemporain dialoguera avec une exposition consacrée à Mathurin Méheut (1882-1958), elle aussi centrée sur le thème animalier, réalisée à partir d'une sélection de peintures, dessins et céramiques. Ces deux approches artistiques apportent, en une association inédite, un éclairage neuf sur le lien qui unit les hommes et les animaux, particulièrement bienvenue en 2010, année de la biodiversité.

Sculpteur, Jean-Yves Brélivet a constitué au fil du temps un bestiaire fabuleux, paré de couleurs vives, comme celles des bandes dessinées et des dessins animés. Les animaux qu'il crée en résine sont familiers - cochons, vaches, oiseaux - ou exotiques - girafes, singes, chameaux, phoques - chacun jouant un rôle et, à plusieurs, une scène. Jean-Yves Brélivet accorde toute son attention à la fabrication des titres. Ceux-ci naissent la plupart du temps de la collision entre deux clichés (par exemple, le livre consacré à l'ensemble de fontaines conçues pour la ville de Rennes s'initule Eau froide, rencontre l'eau qui coule de source et la douche froide). Ou encore, d'un principe d'alitération, rappelant le "marabout, bout de ficelle..." de l'enfance et tissant de nouvelles significations.

Depuis des années, ces créatures dansent le Tango des espèces, vaste mouvement orchestré par l'artiste, au sein duquel elles incarnent sa vision, pessimiste, du monde. Jean-Yves Brélivet a choisi le sourire - non la dérision et encore moins le cynisme - pour évoquer un monde effrayant, le nôtre, marqué par une absurde course en avant, que seule une catastrophe (vache folle, grippe aviaire ou porcine...) a le pouvoir d'interrompre brièvement. Les animaux sont les symptômes de l'état du monde et l'artiste en fait ses prolixes messagers.

Séduit par le jardin du presbytère de Saint-Briac, autrefois espace clos, presque secret, désormais lieu grand ouvert aux habitants et aux estivants, Jean-Yves Brélivet a choisi de mettre la caricature entre parenthèses et de composer une nouvelle scène en harmonie avec ce lieu au charme désuet. Des indices de cette création sont à lire dans le texte que lui a inspiré sa première visite, Les jardins du curé touchent le ciel, qui évoque les plantes dont les noms métaphoriques résonnent avec son propre usage de la langue et de la poésie comme analyse critique du réel.

Un fier coq - quelle joie d'apprendre que par coïncidence la coiffe des briacines se nomme la "crête de coq"! des lapins guindés ou lutins qui semblent tout droit sortir du pays merveilleux d'Alice et de l'enfance, le petit oiseau, Alchimiste décrochant la lune, photographié en compagnie des habitants, sont les acteurs du réenchantement estival du jardin clos, tandis que veillent les maquereaux sculptés sur la façade de l'église de Saint-Briac.

Toute fable ayant sa morale, l'artiste nous souffle de préserver pour un temps ce cadeau du ciel, un jardin comme un avant-goût de l'Eden.

Commissaire de l'exposition: Catherine Elkar, directrice du Frac Bretagne










Jean-Yves Brélivet, Le souffleur de vers, 2010 © Jean-Jacques Brélivet

Exposition du 11 juillet au 29 août 2010 au presbytère de Saint-Briac-sur-Mer (35800).
Tous les jours de 10h30 à 13h et de 14h30 à 19h.

Poursuivie dans divers lieux de Saint-Briac-sur-Mer du 30 août au 10 septembre 2010.


Jean-Jacques Brélivet, Le souffleur de vers, 2010 © Jean-Jacques Brélivet

  Jean-Yves Brélivet
  Presbytère, St Briac-sur-Mer
  11.07 - 29.08.2010

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Jean-Yves Brélivet, Presbytère, St Briac-sur-Mer