Communiqué de presse
Le mot persona (du verbe latin personare, per-sonare: parler à travers) désigne le masque tragique. Ce masque donnait à la fois à l'acteur l'apparence du personnage qu'il interprétait, et permettait à sa voix de porter suffisamment loin pour être audible des spectateurs.
Dans sa psychologie analytique, Carl Gustav reprend ce terme vers 1920 pour désigner une instance psychique d'adaptation de l'être humain singulier aux normes sociales. D'une façon très générale, la persona est le masque que tout individu porte pour répondre aux exigences de la vie en société. La persona donne à tout sujet social une triple possibilité de jeu: "apparaître sous tel ou tel jour", "se cacher derrière tel ou tel masque", "se construire un un visage et un comportement pour s'en faire un rempart". (in Dialogue du moi et de l'inconscient)
Pour sa première exposition personnelle en France à JTM Gallery, après une résidence à Schloss Balmoral, Bad Ems en Allemagne, Hermine Anthoine présente un ensemble d'oeuvres ( sculptures, installations) qui tire son essence dans son enfance de fille d'agriculteur.
persona est une exposition où la personnalité de l'enfant retentit (du latin per-sonare) dans celle de l'adulte. La petite fille cherche à préserver les chimères d'un univers Heidiesque tandis que l'adulte, face à la violence de l'arrachement à un monde bucolique en désuétude et désenchanté, joue de cette altérité: par jeu de miroirs, de fusion de contraires, de masques ou de transferts, d'illusion ou d'usurpation des sentiments et des souvenirs.
Alors se créent de nombreuses cassures et Hermine Anthoine impose un univers sculptural tout en poésie, une toute autre dimension. La persona, c'est-à-dire sa personne, se transforme en personnage. Il se crée ainsi un équilibre esthétique et arborescent.
Hermine Anthoine développe un univers dramatique aux sculptures empreintes de fantastique et de romantisme mais non dépourvues d'humour. Elles se révèlent par des procédés techniques qui font l'éloge de la lenteur: le bronze, la céramique sont les matériaux "traditionnels" auxquels l'artiste confie tout ce qu'elle est, ce qu'elle ressent et ce à quoi elle aspire.
L'artiste a réalisé une dizaine de fontes de bronze directes à partir de vrais tournesols. Ils sont disposés têtes au sol et tige en l'air dont l'extrémité fait miroir. Eléments du paysage bucolique et romantique et faisant directement référence à l'attachement de l'artiste pour l'oeuvre de Van Gogh, cette installation évoque la chute splendide et figée de cette plante.
Entre "Traum", le rêve, et "Alptraum", le cauchemar, la figure de la petite fille endormie sur une luge trop grande, entourée d'éléments étranges, modelés à partir du paysage alpin, glisse sur un terrain optique à l'infini.
Entre dissimulation et dévoilement, une vingtaine de vanités, disposées comme si elles représentaient une assemblée familiale solennelle, sont réalisées à partir de crânes recouverts de terre à la manière des premiers portraits du néolitique (têtes de mort de Jéricho).
Exposition du 20 mars au 2 mai 2009. J.T.M. Gallery, 40 rue de Richelieu - 75001 Paris. Tél.: +33 (0)1 47 03 09 60. Ouverture du mardi au samedi de 14h à 19h.h et sur rendez-vous.
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Hermine Anthoine, Tourne au sol, installations bronze
Hermine Anthoine, Alp(en)traum, installation - céramiques et biscuits en terre blanche
Hermine Anthoine, Persona Ficta, installation - céramiques et biscuits en terre blanche
Archives expositions personnelles France
Archives expositions personnelles (A)
Hermine Anthoine, Persona
JTM Gallery, Paris
20.03 - 02.05.2009